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Été 2018

Connaissance des Énergies vous souhaite à toutes et à tous un bel été. (©Pixabay)

Que vous soyez un « juillettiste » de retour de vacances ou que vous preniez vos quartiers d’été en août, Connaissance des Énergies vous propose de faire un point sur quelques grandes actualités énergétiques du début de l’été.

Et parce que l’été ne saurait se passer d’énergie, la rédaction vous suggère quelques thématiques à réviser au soleil pour préparer la rentrée…

Ce qu’il s’est passé en juillet 2018

  • Nucléaire : nouveau report du démarrage de l’EPR de Flamanville (et de l’arrêt de Fessenheim)

EDF a annoncé le 25 juillet que le chargement de combustible dans son réacteur EPR de Flamanville (Manche) était « désormais prévu au 4e trimestre 2019 », officialisant ainsi un nouveau retard de près d’un an.

Ce report doit permettre à l’exploitant de l’ensemble du parc nucléaire français de réparer une cinquantaine de soudures au sein du circuit secondaire principal de l’EPR. Le budget du chantier du réacteur de 3e génération a été actualisé à 10,9 milliards d’euros. La fermeture de la centrale de Fessenheim, qui a été liée à la mise en service de l’EPR, est de fait reportée.

  • Total : plusieurs acquisitions finalisées par la « major » française

Total a annoncé le 6 juillet avoir finalisé l’acquisition de 73,04% de l’entreprise Direct Energie, principal fournisseur alternatif d’électricité en France. Cette opération doit permettre au groupe pétrolier français « d’accélérer son intégration aval dans la chaîne gazière et électrique et d’atteindre la taille critique sur les marchés français et belge » selon les termes de son PDG Patrick Pouyanné.

Total a également annoncé le 26 juillet un accord avec KKR Energas portant sur l’acquisition en France de deux centrales à cycle combiné au gaz naturel d’une puissance cumulée de près de 825 MW. Le groupe s’est fixé pour objectif d’atteindre une part de marché de 15% pour la fourniture de gaz et d’électricité aux particuliers en France et en Belgique d’ici 5 ans.

Total a par ailleurs finalisé mi-juillet le rachat des activités amont d’Engie dans le gaz naturel liquéfié (participation dans des usines de liquéfaction, flotte de 10 navires méthaniers, contrats d’achats et de vente, etc.), faisant du groupe pétrolier la 2emajor au monde sur le marché du GNL, derrière Shell.

  • Tarifs réglementés du gaz : une forte hausse au 1er juillet

Au 1er juillet 2018, les tarifs réglementés du gaz proposés par Engie ont augmenté en France de 7,45% (toutes taxes comprises) pour « un client type chauffé au gaz » selon les estimations du ministère en charge de l’énergie. 

Dans le détail, les coûts d’approvisionnement et hors approvisionnement d’Engie ont respectivement entraîné une hausse moyenne des tarifs réglementés hors taxes de 4,1% et 5,1% (soit + 9,2% hors taxes). Près de la moitié de cette augmentation du tarif réglementé est « liée à l’accroissement du coût de la matière première », c’est-à-dire à une « augmentation sensible » des prix du gaz naturel sur les marchés de gros (indice TTF aux Pays-Bas) selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Pour rappel, le Conseil d’État avait jugé en juillet 2017 que le maintien des tarifs réglementés du gaz était « contraire au droit de l’Union européenne ». Cette décision doit aboutir à la disparition des tarifs réglementés de vente du gaz, avec une extinction envisagée à l’horizon 2023 pour les particuliers.

  • Hydrolien : Naval Energies jette l’éponge

Naval Energies a décidé le 25 juillet lors d’un conseil d’administration extraordinaire de mettre fin à ses investissements dans l’hydrolien et de « concentrer ses efforts » sur l’éolien flottant et l’énergie thermique des mers (ETM). Cette décision « concertée avec l’ensemble des partenaires et donneurs d’ordre publics et privés » a été prise face à l’absence « de perspectives commerciales » suffisantes pour la filière.

La filiale de Naval Group avait inauguré en juin 2018 la première usine au monde d’assemblage d’hydroliennes à Cherbourg. Rappelons que la PME française Sabella compte pour sa part réinstaller une hydrolienne au large de l’île d’Ouessant à la fin de l’été.

Vos travaux de vacances pour préparer la rentrée

  • Gaz à effet de serre et COP24

L’épisode de canicule en France et les nombreux événements « climatiques extrêmes » signalés à l’étranger en ce début d’été ont poussé les climatologues à réaffirmer l’urgence de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Le ministre français en charge de l’énergie Nicolas Hulot a annoncé qu’un « plan d’adaptation au changement climatique » serait présenté à la rentrée.

La prochaine Conférence Climat se tiendra du 3 au 14 décembre 2018 à Katowice en Pologne. Pour rappel, la consommation mondiale d’énergie a augmenté de 2,1% en 2017 et les émissions de CO2 associées sont reparties à la hausse (+ 1,4%) après trois années de stabilisation, atteignant un niveau record de 32,5 Gt l’an dernier.

  • Révision de la PPE en France

Le ministère de la transition écologique et solidaire doit dévoiler « durant l’été » une première version de la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui portera sur les périodes 2019-2023 et 2024-2028. La Commission particulière du débat public doit pour sa part rendre public « début septembre » son rapport sur la feuille de route de la politique énergétique française.

La première version de la nouvelle PPE fera l’objet de différents avis et consultations (Autorité environnementale, Conseil supérieur de l’énergie, Conseil national de la transition écologique, etc.). Une « consultation électronique du public » aura à nouveau lieu à l’automne, le ministère de la transition écologique et solidaire devant finaliser la version définitive de la PPE avant le 31 décembre 2018.

  • Marchés pétroliers : évolution du cours du pétrole brut

Le prix moyen du baril de Brent a atteint 74 $ au deuxième trimestre 2018, soit 6 $ de plus qu’au trimestre précédent. Cette hausse résulte notamment des efforts des pays membres de l’OPEP et de leurs partenaires (« OPEP+ ») pour limiter leur production depuis fin 2016, mais aussi des perturbations et des incertitudes relatives à l’offre sur les marchés pétroliers (Venezuela, Iran, Libye).

Les producteurs « OPEP+ » réunis à Vienne le 23 juin se sont accordés sur une remontée du niveau global de leur production (à hauteur des quotas fixés fin 2016). Malgré le rôle important joué par les États-Unis « comme facteur d’équilibre du marché et de modération des cours du pétrole », IFP Énergies nouvelles estime dans sa dernière analyse trimestrielle publiée début juillet que la production américaine « ne sera pas en mesure, sauf surprise, d’amoindrir les défaillances envisageables d’autres pays producteurs » à court terme.

L'impact des sanctions américaines contre l'Iran sera également suivi avec attention par les analystes, suite au retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire.

Cours du Brent

En mai 2018, le prix moyen du baril de Brent a avoisiné 77 $, soit plus du double des cours du 1er trimestre 2016. (©Connaissance des Énergies)

 

Retour des publications de Connaissance des Énergies le lundi 3 septembre 2018.

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