La Russie frappe massivement le réseau énergétique ukrainien le jour de Noël

  • AFP
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La Russie a lancé mercredi à l'aube plus de 170 missiles et drones sur le système énergétique de l'Ukraine, une attaque "inhumaine" qui a causé la mort d'une personne et laissé, selon Kiev, des centaines de milliers de foyers sans électricité ni chauffage le jour de Noël.

Le président russe Vladimir "Poutine a consciemment choisi Noël pour son attaque. Qu'est-ce qui peut être plus inhumain?", a lancé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.

"Plus de 50 missiles" et une partie de drones ont pu être abattus mais certaines frappes ont entraîné "des coupures du courant dans plusieurs régions", a-t-il ajouté.

Les frappes ont visé six régions, faisant au moins un mort et six blessés et provoquant de vastes coupures de chauffage par des températures proches de zéro, selon les autorités ukrainiennes.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a dénoncé "la machine de guerre sanglante et brutale de Poutine" qui vise l'Ukraine "sans aucun répit, même à Noël".

L'attaque a tué un employé d'une centrale thermique dans la ville de Dnipro (centre-est), a indiqué le vice-Premier ministre Oleksiï Kouleba.

Le maire de cette grande ville a fait état de problèmes de chauffage dans certains quartiers, précisant qu'un hôpital avec une centaine de patients allait être évacué.

A Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine située dans le nord-est et très souvent prise pour cible, l'attaque a fait six blessés et laissé un demi-million de foyers sans électricité, chauffage et eau du robinet, selon le gouverneur de cette région, Oleg Synegoubov.

Un des missiles de croisière, de type Kh-59, est tombé dans la cour d'une maison privée à Kharkiv sans exploser et faire de victimes, a-t-il ajouté. Les sapeurs travaillent sur son désamorçage.

- "Graves dommages" -

L'armée de l'air ukrainienne a indiqué avoir détecté 78 missiles russes et 106 drones, assurant en avoir abattu respectivement 59 et 54.

Depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie bombarde régulièrement le réseau électrique de son voisin, plongeant les civils dans le noir.

Côté russe, une frappe ukrainienne a fait quatre morts et plusieurs blessés mercredi à Lgov, ville de la région frontalière de Koursk, où l'Ukraine mène une offensive depuis août, d'après le gouverneur par intérim Alexandre Khinchteïn.

Le groupe DTEK, principal fournisseur privé d'énergie ukrainien, a déclaré que ses centrales thermiques avaient été visées par cette treizième attaque massive contre le système énergétique cette année et a signalé de "graves dommages" pour leur équipement.

La compagnie nationale d'électricité, Ukrenergo, a annoncé des restrictions d'approvisionnement à travers le pays.

Mercredi, un des missiles russes a traversé l'espace aérien moldave et roumain, a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga sur le réseau social X.

La Roumanie, membre de l'Otan, a aussitôt assuré ne pas avoir détecté de violation de son espace aérien par un missile russe.

La Moldavie a pour sa part "confirmé une violation" même si les radars de l'armée n'ont pas détecté le missile, "la Russie faisant délibérément voler ces engins à une altitude très basse pour éviter toute détection", selon une porte-parole de la présidence interrogée par l'AFP. La présidente Maia Sandu a exprimé sa solidarité avec l'Ukraine.

- Défilé de Noël -

Les attaques de mercredi surviennent le jour où l'Ukraine, pour la deuxième fois de son histoire moderne, célèbre le jour de Noël le 25 décembre, comme dans le monde occidental, et non plus le 7 janvier qui correspond au 25 décembre de l'ancien calendrier julien toujours suivi par l'Eglise orthodoxe russe pour les fêtes religieuses.

Ce changement avait été officialisé par Kiev durant l'été 2023, pour se démarquer de la Russie. Entre 2017 et 2022, l'Ukraine avait déjà célébré cette fête le 25 décembre et le 7 janvier.

A l'occasion de la fête, près de 200 Ukrainiens, adultes et enfants portant des costumes traditionnels, ont défilé mercredi dans le centre de Kiev chantant des chants de Noël.

"Avec cette marche, nous montrons que nous ne nous laisserons pas décourager" par la Russie et défendront "notre indépendance", a déclaré à l'AFP une des participantes, Bogdana Kouïevoda, 30 ans.

"C'est un mouvement du peuple que ni les ruskofs, ni Poutine n'arrêteront", a renchéri Volodymyr Gonsky, 58 ans.

L'Ukraine et la Russie ont intensifié leurs frappes ces derniers mois et veulent tout faire pour renforcer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier, le président américain élu ayant dit vouloir arrêter "le carnage" dès sa prise de fonction.

L'armée russe, qui progresse rapidement ces derniers mois dans l'est de l'Ukraine, tente d'accélérer encore sa marche en avant.

Mercredi, le ministère de la Défense a revendiqué la prise du village de Vidrodjennia, tout près de Pokrovsk, noeud logistique clé pour l'armée ukrainienne.

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