Turbine d'hydrolienne dans la rade du port de Brest (©EDF-Christel Sasso)
Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a présenté hier son plan de relance pour soutenir le développement du parc renouvelable en France. A deux jours de l’ouverture de la Conférence environnementale, concessions hydrauliques et hydroliennes se trouvent également au cœur de l’actualité.
23% d’ENR en 2020 : un objectif lointain
Le Grenelle Environnement avait fixé un objectif de 23% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie française d’ici à 2020. Dans cette optique, la part visée durant l’année 2012 était de 14%. Elle atteint finalement 13,7%. Concrètement, la France a consommé 22 Mtep d’énergies renouvelables en 2012, dont près de 70% sous forme de biomasse solide (bois-énergie, déchets urbains, résidus agricoles) et d’électricité d’origine hydraulique.
La production de la filière éolienne se trouve bien en-deçà de l’objectif fixé pour 2012 (1,20 Mtep consommés pour un objectif 1,54 Mtep). Ce n’est toutefois pas la seule filière à manquer son objectif d’étape : hydroélectricité, biomasse, solaire thermique, géothermie profonde, pompes à chaleur, biocarburants, etc. Seul le solaire photovoltaïque dépasse largement les objectifs fixés, en atteignant un niveau de consommation plus de 3 fois plus fort que celui-ci visé (porté par un fort développement en 2011). Les objectifs en matière d’énergies marines et de biogaz sont également atteints mais la contribution de ces énergies reste limitée dans le mix renouvelable (respectivement 0,04 et 0,15 Mtep).
En l’état actuel des choses, le SER prévoit que les énergies renouvelables ne satisferont que 17% de la consommation finale d’énergie en France en 2020. Pour atteindre la cible des 23%, le syndicat préconise entre autres un choc de simplification pour le développement des renouvelables : simplification des procédures d’autorisation pour renforcer le réseau électrique, respect des délais de raccordement, simplification du recours au financement participatif, etc. Il appelle également à donner une meilleure visibilité aux industriels et à renforcer ou préciser des objectifs de développement des renouvelables au niveau national et régional. Chacune des mesures de ce plan de relance est assortie d’une date de mise en œuvre.
Un appel d’offres imminent pour l’hydrolien
Une information de l’agence Reuters fait d’ores et déjà écho aux mesures préconisée par le SER pour le mois de septembre : le lancement d’un appel d’offres pour la construction de fermes d’hydroliennes expérimentales. Ce lancement devrait, selon Reuters, être officialisé dès samedi durant la conférence environnementale. Il serait prévu de construire 30 à 40 hydroliennes au sein de 3 ou 4 fermes à la pointe du Raz Blanchard en Normandie. Ce coup de pouce à la filière hydrolienne était déjà évoqué au sein du ministère en charge de l’énergie en février dernier.
Le renouvellement des concessions hydrauliques refait également surface dans l’actualité. Fin août, le gouvernement avait pris note du rappel à l’ordre de la Cour des comptes sur ce sujet. Selon cette dernière, les retards pris dans le renouvellement des concessions entraînent un manque à gagner pour l’État depuis la mise en œuvre d’une redevance en 2006. Des parlementaires continuent toutefois à prôner des solutions alternatives ce renouvellement, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. Les députés UMP Eric Strauman et PS Marie-Noëlle Battistel ont ainsi présenté hier 3 alternatives possibles devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée. L’une d’entre elles consisterait à ce qu’EDF revende à la concurrence ¼ de sa production sur le modèle de l’Arenh mis en place dans le secteur nucléaire.