En 2015, les revenus de l'Algérie liés à ses exportations de pétrole ont été divisés par 2. (©Anadarko)
En 2015, les pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont vu leurs revenus liés aux exportations de pétrole chuter à leur plus bas niveau depuis 11 ans(1). Selon l’EIA américaine, ils devraient continuer à baisser en 2016, compte tenu des prix et des niveaux de production observés lors des 5 premiers mois de l’année.
404 milliards de dollars en 2015
En 2015, les pays membres de l’OPEP auraient tiré près de 404 milliards de dollars de leurs exportations de pétrole(2). C’est 46% de moins qu’en 2014 (753 milliards de dollars), principalement en raison de la chute des cours et, dans une moindre mesure, à cause des plus faibles exportations de pétrole desdits pays selon l’EIA américaine.
A elle seule, l’Arabie Saoudite, qui est toujours de loin le premier exportateur mondial de pétrole et le deuxième producteur après les États-Unis en 2015, a vu ses revenus liés aux exportations de pétrole chuter de 247 milliards de dollars en 2014 à 130 milliards de dollars en 2015. L’Indonésie, qui a réintégré l’OPEP début 2016, est le seul pays membre de l’organisation à avoir bénéficié de la chute des cours. Et pour cause, elle est importatrice nette depuis 2003.
Rapporté à la population des différents pays membres de l’OPEP, signalons que c’est le Qatar et le Koweït qui bénéficient des plus importants revenus liés aux exportations de pétrole. Ces derniers se sont respectivement élevés à 18 658 $ et 12 133 $ par habitant en 2015.
Des revenus toujours en baisse en 2016
La production pétrolière de l’OPEP a augmenté de 4,2% en 2015 pour atteindre 38,2 millions de barils par jour (Mb/j) selon les dernières données de BP(3) (contre 36,7 Mbj/j en 2014). Les pays de l’OPEP ont compté pour près de 41,4% de la production mondiale en 2015. Rappelons que l’Arabie Saoudite avait refusé de baisser son niveau de production en novembre 2014 alors que les cours du pétrole avaient amorcé leur chute. Cette stratégie de défense des parts de marché face au développement des « light tight oil » américains a contribué à faire baisser les cours du pétrole. Le prix du baril de Brent a atteint 53,3 $ en moyenne en 2015 contre 99,02 $ en 2014(4).
Sur la base des données de production et de prix des 5 premiers mois de 2016, l’EIA estime que les revenus des pays de l'OPEP liés à leurs exportations de pétrole devraient encore diminuer cette année, à un niveau de 341 milliards de dollars (soit une baisse d’un peu plus de 15% par rapport à 2015). Certains pays membres sont particulièrement affectés par cette situation, à l’image du Venezuela qui, bien qu'ayant les premières réserves de pétrole au monde, est confronté à une grave crise économique et une inflation record.
En 2017, ces revenus de l'OPEP pourraient, selon l’EIA, remonter à un niveau légèrement supérieur à celui de 2015 grâce à la hausse des cours, conjuguée à une croissance de la production et des exportations de pétrole. Rappelons que les pays de l’OPEP disposaient, à fin 2015, de 71,4% des réserves prouvées de pétrole dans le monde.
Revenus des pays membres de l'OPEP liés à leurs exportations de pétrole (©Connaissance des Énergies)