- Source : Emmanuel Hache (IRIS)
Le 1er janvier 2016, l’Indonésie a officiellement réintégré l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), sept ans après l’avoir quittée. Si ce pays n’est pas le plus petit producteur de pétrole parmi les 13 pays membres (sa production devance celles de l’Équateur, du Qatar et de la Lybie), il est importateur net depuis fin 2003.
Sa présence interpelle donc au sein d’un cartel de pays exportateurs visant à l’origine à maintenir élevés les prix du pétrole (ambition mise à mal actuellement par la volonté de l’Arabie saoudite de privilégier la défense de ses parts de marché face à la hausse de la production américaine).
Dans cette tribune publiée par l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), le chercheur Emmanuel Hache, Docteur en Sciences économiques de l’Université Paris I, s’interroge d’une part sur l’intérêt de l’Indonésie à réintégrer l’OPEP et d’autre part sur celui du cartel à accepter le retour de ce pays alors qu’il existe déjà des divergences de vues entre les pays membres de l’organisation.
Cette publication rappelle entre autres le rôle géostratégique du détroit de Malacca, carrefour reliant l‘Océan Indien, la mer de Chine du Sud et l’Océan Pacifique, par lequel transitent près de 30% des flux mondiaux de pétrole. Elle souligne par ailleurs le changement structurel de l’OPEP qui semble s’amorcer, préfigurant un futur « grand forum international du pétrole, une Agence internationale de l’énergie des pays du sud en quelque sorte ».