- Connaissance des Énergies avec AFP
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La France souhaite un front commun de la Chine et de l'Union européenne sur la lutte contre le changement climatique afin de compenser le retrait de Washington de la scène diplomatique sur ce sujet, a déclaré jeudi la ministre de la Transition écologique.
Les efforts chinois « ne ralentiront pas »
"Je porte l'ambition qu'on puisse avoir une déclaration commune UE-Chine car je pense qu'aujourd'hui l'UE comme la Chine portent une réelle ambition en matière climatique", a déclaré Agnès Pannier-Runacher devant la presse lors de la conférence ChangeNow, événement à Paris dédié à la transition écologique.
Elle s'exprimait au lendemain d'une rare déclaration du président Xi Jiping, qui a assuré que les efforts de la Chine contre le réchauffement "ne ralentiront pas", au moment où Donald Trump a lancé le retrait les États-Unis de l'accord de Paris.
"Je souhaite qu'on travaille à une déclaration commune comme l'avait fait de manière très forte les États-Unis et la Chine dans la déclaration de Sunnyland" de novembre 2023 "avant la COP28" aux Émirats arabes unis, a affirmé jeudi la ministre.
Cette déclaration conjointe des deux premiers pollueurs en carbone de la planète avait ouvert la voie à un accord inédit à Dubaï sur l'abandon progressif des énergies fossiles, malgré d'importantes concessions aux producteurs de pétrole, gaz et charbon.
Un sommet UE-Chine sur le climat en juillet
La ministre dit voir dans le propos du président chinois "une déclaration très forte qui rappelait l'importance du multilatéralisme et l'importance du combat contre le changement climatique". "Un sommet UE-Chine aura lieu sur les enjeux climatiques au mois de juillet et je forme des vœux pour qu'on puisse avancer sur ce sujet-là", a ajouté Agnès Pannier-Runacher.
La Chine et l'UE sont les deux principaux retardataires parmi les nombreux pays qui n'ont pas encore publié leur objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2035, censé être dévoilé bien en amont de la COP30 qui se déroulera en novembre au Brésil.
La volonté française de voir émerger un duo Chine-UE en lieu et place du dialogue bilatéral entre Washington et Pékin se heurte toutefois à la division des Européens. "La Chine ne sait pas à qui s'adresser en Europe", note un négociateur du continent s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Les 27 États membres se disputent en outre sur l'objectif de 90% de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2040 par rapport à 1990, proposé par la Commission européenne, mais des pays dont l'Italie réclament 80 ou 85%. La France n'a pas dévoilé sa position.