- Source : EIA
Contrairement à une idée assez répandue, le pays détenteur des plus importantes réserves de pétrole au monde n’est pas l’Arabie saoudite mais le Venezuela avec 298 milliards de barils de réserves prouvées à fin 2014. Membre fondateur de l’OPEP, ce pays joue un rôle important sur les marchés du pétrole bien qu’il ne soit que le 12e producteur mondial. Il s’est distingué durant la COP21 en défendant les intérêts des pays pétroliers et a annoncé à la fin de la Conférence Climat son intention de réduire d’au moins 20% ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport aux projections « business as usual ».
Dans cette note en anglais, l’EIA américaine (Energy Information Administration) détaille l’état des secteurs pétrolier et gazier au Venezuela. Elle y rappelle entre autres que la production vénézuélienne de pétrole brut et d’autres hydrocarbures liquides (2,69 millions de barils par jour en 2014) a baissé après avoir atteint un pic à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Cette baisse est principalement due à la perte de compétences techniques suite à la grande grève ayant touché la compagnie publique PDVSA en 2002/2003 ainsi qu’au manque d’investissements dans le secteur pétrolier.
La plus grande partie des réserves vénézuéliennes de pétrole se situe aujourd’hui dans la ceinture de l’Orénoque au centre du pays. Elle est constituée de sables bitumineux à forte viscosité et de pétrole extra lourd qui doit être mélangé à des huiles plus légères avant d’être commercialisé. Leur exploitation et les nouvelles campagnes d’exploration nécessitent de lourds investissements qui sont actuellement grevés selon l’EIA par les programmes sociaux du pays. Rappelons que Caracas subventionne très largement les carburants : le litre d’essence est facturé aux consommateurs à près d’un centime de dollar depuis près de 18 ans, ce qui entraîne un marché noir avec les pays voisins.
Le Venezuela exporte la plus grande partie de son pétrole brut vers les États-Unis en raison de la proximité de ce pays et des raffineries du golfe du Mexique conçues pour traiter son pétrole lourd. En y ajoutant les produits pétroliers, les exportations de pétrole du Venezuela vers les États-Unis ont atteint 789 000 barils par jour en 2014, ce qui en fait le 4e fournisseur extérieur des Américains (après le Canada, l’Arabie saoudite et le Mexique).
Le Venezuela dispose également des 8e réserves prouvées de gaz naturel au monde mais sa production assez limitée est principalement utilisée pour améliorer la récupération de pétrole dans les champs matures. L’hydroélectricité est la seule énergie non fossile qui contribue significativement au mix énergétique vénézuélien. Près de 65% de l’électricité du pays est en effet fournie par des centrales hydroélectriques dont celle de Guri sur la rivière Caroni qui est, avec ses 10 200 MW de capacité installée, l’une des plus puissantes au monde.
L’essentiel des réserves vénézuéliennes est situé au sein de la ceinture de l’Orénoque(2) dans le nord du pays. Ces réserves sont principalement constituées de pétrole extra-lourd et de sables bitumineux à la forte viscosité. L’extraction et les traitements de ces deux types de pétrole « non conventionnel » nécessitent des techniques spécifiques coûteuses : traitement à la vapeur, utilisation de solvants pour fluidifier l’huile, etc. La prise en compte de ces ressources non conventionnelles comme réserves prouvées est assez récente (2007-2008).
La production vénézuélienne de pétrole reste limitée au regard des réserves nationales (10e producteur mondial). En 2015, le pays a produit 4 à 5 fois moins de pétrole que les États-Unis (1er producteur mondial) et l’Arabie Saoudite (2e producteur mondial). Le pays a un volume de production proche de celui du Mexique alors que ses réserves sont environ 28 fois plus importantes.
L’économie du Venezuela, membre de l’OPEP, dépend très fortement du pétrole qui lui fournit traditionnellement près de 95% de ses ressources liées à ses exportations. Face à la chute des cours du pétrole depuis le 2e semestre 2014, le pays connaît ainsi une crise économique majeure avec une inflation parmi les plus élevées au monde (+ 141,5% sur un an en septembre 2015) et un PIB attendu en recul de 8% en 2016 selon le FMI.