- Source : Ministère en charge de l’énergie
La loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée à l’été 2015 a confirmé l’objectif de la France de réduire par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2050 par rapport au niveau de 1990 (« facteur 4 »). Concrètement, ces émissions nationales devraient ainsi atteindre 140 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt eq CO2) par an à l’horizon 2050, contre 459 Mt eq CO2 en 2014.
Dans cette note mise en ligne aujourd’hui par le ministère en charge de l’énergie, le Commissariat général au développement durable (CGDD) analyse, secteur par secteur, les gisements « exploitables » pour réduire les émissions de GES en précisant leurs coûts associés(1). Ces derniers sont rapportés à la durée de vie de la technologie ou de la mesure envisagée et doivent permettre d’identifier les gisements à mobiliser en priorité afin d’atteindre l’objectif « facteur 4 ».
Les gisements de réduction des émissions de GES peuvent prendre différentes formes : technologies plus efficaces, nouvelles sources d’énergie, changements de comportements, etc. Dans le secteur des transports, le CGDD envisage par exemple des mesures visant à réduire la consommation d'énergie comme le télétravail ou le covoiturage(2) mais aussi le développement de véhicules électriques et à hydrogène (principalement après 2025) ou encore des mesures plus coûteuses de report modal vers les transports en commun. Au total, un objectif de réduction de 65% des émissions de GES est attendu en 2050 par rapport à 1990.
En matière de production d’énergie, le CGDD juge possible d’atteindre une réduction de 93% des émissions de GES entre 1990 et 2050 en substituant progressivement les énergies fossiles produisant de la chaleur et de l’électricité par de la biomasse (cogénération), du biogaz, des gaz de synthèse et en développant des solutions de capture et de stockage du CO2. Selon le CGDD, la quasi-totalité des « gisements utilisés en 2050 » aurait un coût moyen inférieur à 150 euros par tonne de CO2 évitée.
Il est précisé en conclusion que les gisements identifiés et quantifiés doivent permettre de « pointer des tendances mais ne sauraient en aucun cas préconiser des chroniques précises de déploiement » des mesures, notamment en raison d’incertitudes autour des critères des différents gisements (potentiel, vitesse de déploiement, coût). Les scénarios présentés ont toutefois vocation à nourrir la réflexion autour de la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Pour rappel, cette stratégie fixe les grandes orientations de la France en matière de réduction de GES avec des « budgets carbone » révisés tous les 5 ans(3).
Sources / Notes
- Ces coûts sont présentés sous la forme de courbes de coût marginal d’abattement.
- Ces mesures sont considérées « à coût négatif » car elles sont « supposées faire éviter un coût de déplacement à celui qui les pratique ».
- Seul le « premier budget carbone » porte sur une période plus réduite, à savoir entre 2015 et fin 2018.