Palais de l'Elysée (©flickR - Loïc Brohard)
A 10 jours du premier tour de l’élection présidentielle, Connaissance des Energies vous propose de passer en revue 3 des principales propositions consacrées aux énergies que défendent les 10 candidats en lice.
Candidats aux estimations de votes supérieures à 10% (sondage BVA, 11-12 avril)
François Bayrou - Modem
- Débat sur l’avenir de la production électrique dès le début du quinquennat et adoption d’une loi-cadre sur l’énergie avec des rendez-vous d’étape tous les 3 ans. Le candidat ne se prononce pas sur l’avenir du nucléaire, qu’il qualifie toutefois d’« énergie de transition ».
- Développement « massif » des énergies renouvelables afin que celles-ci produisent 40% de l’électricité française en 2030 (en 2011, elles en produisent 12,8% selon le bilan électrique de RTE).
- Création d’un consortium européen de l’énergie renouvelable à l’image d’EADS/Airbus.
Le programme complet du candidat
François Hollande - PS
- Réduction de la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français de 75% à 50% d’ici à 2025 et fermeture de la centrale de Fessenheim pendant le quinquennat (date non précisée). Le chantier de l’EPR de Flamanville est achevé.
- Blocage des prix de l’essence pendant 3 mois puis instauration d’une « TICPE flottante ».
- Création d’un « Fonds de transition énergétique » dédié aux énergies renouvelables au sein d’une future Banque publique d’investissement. Les investissements en faveur la maîtrise de la demande énergétique sont doublés. Un plan d’isolation thermique des bâtiments doit permettre de construire 400 000 logements par an avec une « isolation thermique de qualité » et d’en rénover 600 000 selon les mêmes normes.
Le programme complet du candidat
Marine Le Pen - FN
- Maintien de l’énergie nucléaire « à moyen terme » et poursuite de la construction du réacteur de Flamanville. La candidate juge toutefois qu’il est « souhaitable de pouvoir sortir du nucléaire ».
- Soutien du programme de fusion nucléaire ITER de Cadarache ainsi que de la recherche sur l’hydrogène et sur les énergies renouvelables afin que ces dernières puissent couvrir 10% à 15% des besoins énergétiques français.
- Baisse de la TICPE de 20% afin de « faire baisser le prix de l’essence à la pompe de 20 centimes par litre environ » (en réalité, près de 15 centimes). Le manque à gagner pour l’Etat serait compensé par une surtaxation des grands groupes pétroliers et gaziers.
Le programme complet de la candidate
Jean-Luc Mélenchon - Front de Gauche
- Débat public suivi d’un référendum pour trancher l’avenir du nucléaire civil (« sortie » ou « maintien d’un nucléaire sécurisé et public »).
- Renationalisation de tous les grands groupes énergétiques (EDF, GDF Suez, Areva, Total) au sein d’un pôle 100% public.
- Abrogation des lois de libéralisation telles que la loi Nome.
Le programme complet du candidat
Nicolas Sarkozy - UMP
- Poursuite du « choix du nucléaire » en prolongeant la durée d’exploitation du parc actuel au-delà de 40 ans sous réserve de l’approbation de l’ASN. La construction de l’EPR de Flamanville et le projet de Penly ne sont pas remis en cause. Les recherches sur la IVe génération de réacteurs sont maintenues.
- Refus de l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique en rappelant toutefois que « l’exploitation des ressources en hydrocarbures contenues dans le sous-sol est un enjeu stratégique » pour la France.
- Lancement de marchés publics afin de promouvoir le développement de « filières vertes françaises intégrées » à l’instar de l’appel d’offres sur l’éolien offshore.
L’ensemble des propositions du candidat
Candidats aux estimations de votes inférieures à 10%
Nathalie Arthaud - Lutte Ouvrière
- Refus de mettre en cause l’énergie nucléaire : « ce ne sont pas les techniques mais les conditions de leur mise en œuvre dans ce système, ainsi que l’absence d’information et de contrôle de la population sur ces sujets, qui sont à incriminer. »
- Expropriation des grands groupes industriels.
- Ambition « écologiste » mais refus de prendre des mesures au nom de l’écologie qui restreignent la « consommation populaire ».
L’ensemble des propositions de la candidate
Jacques Cheminade - Solidarité & Progrès
- Développement de programmes de production de réacteurs nucléaires de IVe génération : réacteurs à très haute température (en particulier réacteur à lit de boulets) et surgénérateurs refroidis au gaz.
- Création d’une nouvelle Agence internationale dédiée à l’énergie nucléaire, l’AIEA disposant d’un champ de compétences trop restreint selon le candidat.
- Développement d’une « économie de l’hydrogène » et des piles à combustible afin de remplacer les carburants fossiles utilisés dans le secteur des transports, de manière à ce que le pétrole soit uniquement une matière première pour la pétrochimie.
Nicolas Dupont-Aignan - Debout la République
- Mise en place d’un nouveau Commissariat au Plan plaçant le développement des énergies renouvelables parmi ses axes prioritaires.
- Fermeture des centrales nucléaires « vieillissantes » et renforcement de la recherche sur les centrales de IVe génération.
- Nationalisation d’un pôle fusionnant EDF et GDF Suez ainsi que de Total « pour mieux réguler le prix de l’essence ».
L’ensemble des propositions du candidat
Eva Joly - Europe Ecologie-Les Verts
- Programmation d’une « sortie du nucléaire » en 20 ans. L’arrêt de la construction de l’EPR de Flamanville souhaitée initialement par la candidate n’est pas mentionné dans son programme, suite à l’accord politique de mandature conclu avec le PS en novembre dernier.
- Fort développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique français : 40% dès 2020 (hors carburants) avec un objectif 100% renouvelables et mise en place d’un « Pacte pour les PME » pour favoriser les entreprises « vertes ».
- Rénovation d’un million de logements par an à un niveau « Bâtiment Basse Consommation » d’ici à 2020 et rénovation de tous les bâtiments publics d’ici à 2030.
Le programme complet de la candidate
Philippe Poutou - NPA
- « Sortie du nucléaire » en 10 ans grâce au développement « massif » des énergies renouvelables couplé à un plan d’économies d’énergies.
- Réquisition et mise sous contrôle des grands groupes énergétiques par les travailleurs et les usagers.
- Gratuité de la consommation énergétique de base et planification des besoins « socialement utiles ».