- AFP
- parue le
Un énergéticien nippon a indiqué mardi avoir entamé le démantèlement d'un réacteur nucléaire arrêté afin d'en construire un nouveau.
Un processus complexe jusqu'en 2042
Il s'agit de la première opération de ce type au Japon à l'heure où Tokyo accélère l'essor des énergies décarbonées et veut élargir le déploiement de l'atome civil.
Chubu Electric avait décidé dès 2008 de démanteler deux réacteurs de sa centrale de Hamaoka, dans la région de Shizuoka (centre), afin d'éviter de coûteuses adaptations en vertu de mesures antisismiques.
Mais les travaux viennent seulement de commencer lundi, avec le démontage du couvercle supérieur d'un réacteur "numéro deux" avant qu'une manœuvre similaire ne suive sur un autre réacteur de la même centrale, a précisé mardi un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.
Le processus complexe de démantèlement devrait se poursuivre jusqu'en 2042. C'est le premier démantèlement d'un réacteur nucléaire d'une centrale électrique dans l'archipel.
Un objectif de 20 à 22% de nucléaire d'ici 2030
Environ 25 réacteurs nucléaires dans le monde ont été entièrement démantelés, selon la World Nuclear Association, organisation internationale de l'industrie.
Le Japon, qui vise la neutralité carbone d'ici 2050, revient au nucléaire après avoir fermé ses 54 réacteurs après la catastrophe de Fukushima, déclenchée par le tsunami de 2011.
Dans le cadre de son plan actuel, l'archipel table sur une part de 20 à 22% de nucléaire dans sa production d'électricité d'ici 2030, contre bien moins de 10% actuellement. Dans ce cadre, Chubu Electric remet progressivement en service ses unités encore opérationnelles et prévoit également de prolonger leur durée de vie, tout en appuyant des projets de centrales de nouvelle génération.
Au total, 26 réacteurs au Japon, dont les unités de Hamaoka et des réacteurs destinés à la recherche, sont actuellement en cours de démantèlement, selon l'Autorité de régulation nucléaire du pays. Le pays avait démantelé un réacteur de recherche dans les années 1990, après son arrêt en 1976.
Par ailleurs, le Japon est également engagé dans un projet de plusieurs décennies visant à mettre au rebut les réacteurs endommagés de la centrale de Fukushima Daiichi.