centrales nucléaires EDF

Dans la Drôme, EDF exploite 4 réacteurs nucléaires dans la centrale du Tricastin (©photo)

Principales activités

Les activités d'EDF peuvent être regroupées en 4 secteurs.

Ingénierie

Le secteur de l'ingénierie regroupe les activités de conception, de construction et d'exploitation-maintenance des unités de production électrique. Elle est également chargée du développement des produits et des services nécessaires au fonctionnement, à la maintenance et à la modernisation des centrales afin d'assurer la qualité et la sûreté de l'exploitation électrique. De plus, le secteur de l'ingénierie planifie et accompagne la déconstruction des centrales après leur mise à l'arrêt.

Production électrique

Le secteur amont d'EDF regroupe les activités de production électrique.

À jour en 2024 - Graphique: Selectra - Source: edf.fr

EDF produit son électricité à partir de centrales électriques utilisant différents types d'énergie.

Production nucléaire

EDF est le 1er exploitant nucléaire au monde, avec une puissance installée de 74,6 GW à fin 2012. Il exploite en France un parc de 58 réacteurs (puissance installée de 63,1 GW). En 2012, 86,8% de l'énergie produite en France par EDF était d'origine nucléaire.

EDF a également conçu avec Areva le premier réacteur nucléaire de type EPR. Il est le maître d'ouvrage et l'architecte industriel de l'EPR actuellement en construction à Flamanville.

Production thermique

En France en 2012, 4,1% de la production d'électricité d'EDF provient des centrales thermiques à flamme, à base de charbon, de gaz et de fioul (puissance installée de 16,3 GW). A l'international, EDF a une puissance installée de 37,8 GW à fin 2012.

Les centrales thermiques servent de compléments aux installations nucléaires et permettent à EDF de répondre aux fluctuations quotidiennes de la demande en énergie.

Production hydraulique

L'eau est la 1e des ressources renouvelables exploitées par EDF avec 21,9 GW de puissance installée en France. L'hydraulique a généré près de 9% de l'électricité produite en 2012 par le groupe en France. Le parc français est composé de 640 barrages (dont 150 de plus de 20 m de haut) et 435 centrales hydroélectriques. EDF utilise l'énergie hydroélectrique soit de façon continue, « en base », soit en réponse aux fluctuations périodiques de la consommation électrique (saisonnières, hebdomadaires ou quotidiennes).

Production à partir d'énergies renouvelables (hors hydraulique)

A travers ses filiales spécialisées, EDF exploite également les autres énergies renouvelables : la biomasse, l'éolien, le solaire, les énergies marines et la géothermie. EDF s'appuie notamment sur ses filiales EDF Energies Nouvelles (filiale d'EDF à 100%), Tiru (filiale d'EDF à 51%) et Dalkia (filiale d'EDF à 34%). Les énergies renouvelables ont généré 0,1% de l'électricité produite en 2012 par EDF en France (0,5 TWh) et 1,9% de l'électricité produite par EDF dans le monde (12,4 TWh).

Négoce d'énergie

La filiale, à 100% d'EDF, EDF Trading est chargée des activités de négoce d'énergies. Elle achète et vend de l'électricité, du gaz naturel et des combustibles fossiles sur les marchés de gros en fonction des besoins et de la production d'énergie. En 2012, elle a entre autres négocié 3 130 TWh d'électricité et 381 millions de tonnes de certificats d'émission de CO2.

Acheminement de l'électricité

L'activité aval consiste à transporter et à distribuer l'électricité produite jusqu'aux consommateurs finaux. En France, l'activité de transport-distribution est assurée par 2 filiales d'EDF : RTE (filiale à 100% puis à 50% d'EDF) pour le transport de l'électricité et ENEDIS (filiale à 100% d'EDF) pour la distribution. RTE et ENEDIS ont pour mission première de sécuriser l'alimentation électrique des consommateurs du territoire national.

Si ces deux sociétés sont bien des filiales d'EDF pour ce qui concerne la propriété du capital, elles appartiennent toutes les deux au domaine régulé du secteur électrique. Elles doivent donc acheminer l'électricité pour tous les acteurs du marché de façon neutre sans en privilégier aucun. Leurs activités sont contrôlées par la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) et les tarifs de vente de leurs services sont fixés par les pouvoirs publics. Leur gestion est totalement indépendante de celle d'EDF et les fichiers de clientèle sont disjoints.

  • Le transport : gérés par RTE, les réseaux de transport acheminent l'électricité des centrales d'EDF vers les grandes zones de consommation, les agglomérations et les grandes entreprises. Ils sont constitués de 105 000 km de lignes électriques à haute tension et à très haute tension, entre 50 000 volts et 400 000 volts.
  • La distribution : gérés par ENEDIS, les réseaux de distribution reçoivent l'électricité des réseaux de transport et la distribuent aux consommateurs et aux petites entreprises. Leurs lignes sont à moyenne tension (MT) et à basse tension (BT), entre 230 volts et 20 000 volts. En France, ils sont constitués de près de 1,3 million de km de lignes MT (ou « lignes HTA ») et BT (5 % de l'énergie est toutefois acheminée par des distributeurs locaux dans les mêmes conditions techniques).

En Europe, plusieurs sociétés filiales d'EDF distribuent de l'électricité, comme EDF Energy (EDF 100%) au Royaume-Uni, Edison (EDF > 80%) en Italie, Luminus en Belgique, SSE (EDF 49%) en Slovaquie ou encore Demasz (EDF 100%) en Hongrie.

Enjeux et défis du groupe

Crise de l'énergie 2021-2023

Le géant électricien EDF a fini l'année 2023 avec un bénéfice net de 10 milliards d'euros, fort du redressement de sa production nucléaire, sur fond de prix encore élevés, mais toujours lesté d'une dette abyssale, à l'orée d'une année chargée en défis financiers et industriels.

Ces résultats "exceptionnels" contrastent avec l'année noire de 2022 qui avait vu sa production nucléaire chuter à 279 TWh, et marquée par sa perte inédite de 17,9 milliards d'euros. Son chiffre d'affaires avait crû de 70% à 143,5 milliards d'euros tiré par la hausse des prix de l'énergie, mais le groupe était passé dans le rouge avec une très lourde perte, contre un bénéfice de 5,1 milliards en 2021.

Il s'agit d'une des pertes les plus massives de l'histoire récente en France, derrière France Télecom (20,7 milliards) et Vivendi Universal (23,3 milliards) il y a une vingtaine d'années.

Avec la flambée générale des prix de l'électricité, EDF a vu revenir de nombreux clients, mais n'a pas pu assez produire avec ses centrales. Le groupe, qui aurait pu générer des profits astronomiques, a dû acheter à prix d'or de l'électricité sur les marchés.

Ce résultat "est historique, et il est la conséquence d'une année faites de défis exceptionnels pour l'entreprise EDF", déclarait Luc Rémont lors de sa première présentation de résultats.

En 2023, la production nucléaire a repris des couleurs en atteignant 320,4 TWh. Selon ses dernières estimations, EDF prévoit de produire entre 315 et 345 TWh en 2024 et 335-365 TWh en 2025 et 2026.

Outre la gestion de son parc vieillissant, EDF doit traiter une pile de dossiers complexes, liés à la relance du nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2 en France - jusqu'à 14 - , et au déploiement des énergies renouvelables. Au total, EDF va avoir besoin de 25 milliards d'euros par an pour affronter ce mur d'investissements dès 2025-2026.

Avenir du nucléaire

Après l’accident de Fukushima en mars 2011, l’AIE a divisé par deux son hypothèse d’expansion de 360 GW nucléaires supplémentaires dans le monde d’ici à 2035. Certains projets d’EDF dans le nucléaire pâtissent de cet accident : des projets de construction d’EPR en Allemagne et en Italie ont été annulés et d’autres projets sont différés, notamment aux Etats-Unis et en Chine. La construction de deux EPR au Royaume-Uni à Hinkley Point a toutefois été conclue en octobre 2013.

De plus, les vérifications de sûreté initiées sur toutes les installations nucléaires dans le monde à la suite de Fukushima ont entraîné des exigences supplémentaires à l’égard de la sûreté des centrales dont EDF souhaite prolonger l’exploitation. Les travaux qu’EDF est amené à engager suite à l’audit de ses centrales nucléaires, les mises aux normes et le rehaussement du référentiel de sûreté nucléaire, ont généré des surcoûts importants pour EDF, en parallèle du plan de grand carénage pour allonger la durée de vie de son parc existant.

En parallèle, les gouvernements successifs ont parfois pris des orientations contradictoires concernant l'avenir de l'énergie nucléaire en France. De mêmes gouvernements ont proposé des réductions de la part du nucléaire dans le mix énergétique et assuré la fermeture de centrales, avant d'exprimer un soutien indéfectible à l'énergie nucléaire. Ces changements fréquents de politiques énergétiques ont créé une instabilité réglementaire qui a rendu difficile la planification à long terme pour l'industrie. Les investissements dans de nouveaux projets nucléaires ont été retardés en raison de cette incertitude.

Toutefois, la crise des prix de l'énergie a permis une clarification, puisque le gouvernement français soutient désormais sans détour la filière nucléaire et a opté pour la création de nouvelles centrales en 2023, pour la première fois depuis l'autorisation de l'EPR de Flamanville en 2004.

Développement à l’international

EDF tente de renforcer sa présence en Europe. Le groupe est devenu le premier investisseur étranger au Royaume-Uni grâce à son acquisition de British Energy en 2009. EDF se développe également en Italie, en Suisse et au Benelux.

L’échec de l’appel d’offres d’Abou Dabi en 2010 a mis en exergue, à l’époque, un certain manque de compétitivité de la filière nucléaire française sur la scène internationale, avec une offre EPR présentée comme très sécurisée mais chère et un certain manque de coordination entre Areva et EDF. Le fait que l’EPR intègre des dispositifs palliant des situations d’accidents très graves pourrait renforcer sa compétitivité, après l’accident de Fukushima.

Par ailleurs, le gouvernement français s’est ému des dysfonctionnements entre les acteurs industriels. Un « comité stratégique » de la filière nucléaire française a été mis en place en juillet 2011 dans le but de consolider l’action et les partenariats stratégiques entre l’électricien et le constructeur nucléaire français. Il a été placé clairement sous le leadership du président d’EDF. De nouveaux accords entre les deux groupes devraient assurer une meilleure coordination des offres et accroître l’attractivité de « l’équipe française du nucléaire » à l’étranger.

Concurrence en France

L'ouverture à la concurrence s'est faite à partir de 1999 pour le secteur professionnel et en 2007 pour le secteur résidentiel.

La loi Nome (nouvelle organisation du marché de l’électricité), adoptée en 2010 par le Parlement français sous la pression de la Commission européenne, oblige EDF à vendre ¼ de sa production d’électricité nucléaire à des fournisseurs « alternatifs ». Cette loi a pour but de stimuler la concurrence sur le marché de l’électricité en France, en facilitant l’implantation de concurrents, éventuellement étrangers, sur le marché français.

C’est le cas notamment des entreprises Engie, TotalEnergies et Eni. Actuellement, la part de marché d'EDF pour l'électricité en France demeure élevée : elle reste supérieure à 70%.

Source : CRE - Graphique : Selectra

Source : Observatoire de la CRE 2ème trimestre 2024 - Graphique : Selectra

EDF a su tirer profit de la libéralisation du marché de l'énergie en investissant le marché du gaz naturel, dont il est le principal acteur alternatif.

Prix de l'électricité

Pour les particuliers, EDF commercialise principalement les tarifs réglementés de l'électricité, encadrés par les articles L.337-4 à L.337-9 et R. 337-18 et suivants du Code de l’énergie. Ils existent en quatre options : Base, Heures creuses, Tempo et EJP.

Pour les entreprises, les tarifs réglementés n'existent plus pour les petits professionnels. Ceux dont les besoins excèdent une puissance de 36 kVA doivent demander des devis.

Alors que la France, ses habitants et ses entreprises ont bénéficié pendant longtemps d'une électricité peu chère, ils n'ont eu de cesse d'augmenter et se trouvent aujourd'hui dans la moyenne haute européenne.

Source : Selectra

Augmentations moyennes des tarifs réglementés EDF hors taxes 2008-2024
DateTarifs bleus
résidentiels
Tarifs bleus
non résidentiels
Tarifs jaunesTarifs verts
16 août 2008+2%+6%+8%
15 août 2009+1,9%+4%+5%
15 août 2010+3%+4%+4,5%+5,5%
1ᵉʳ juillet 2011+1.7%+3,2%+3,2%
23 juillet 2012+2%+2%+2%
1ᵉʳ août 2013+5%+2,7%+0%
1ᵉʳ novembre 2014+2,5%-0,7%+2,5%+3,7%
1ᵉʳ août 2015+2,5%+0%+0,9%+4%
1ᵉʳ août 2016-0,5%-1,5%----
1ᵉʳ août 2017+1,7%+1,7%----
1ᵉʳ février 2018+0,7%+1,6%----
1ᵉʳ août 2018-0,5%+1,1%----
1ᵉʳ janvier 2019+0%+0%----
1ᵉʳ juin 2019+7,7%+7,7%----
1ᵉʳ août 2019+1,49%+1,34%----
1ᵉʳ février 2020+3,0%+3,1%----
1ᵉʳ août 2020+1,82%1,81%----
1ᵉʳ février 2021+1,93%+3,23%----
1ᵉʳ août 2021+0,48%+0,38%----
1ᵉʳ février 2022+4%+4%----
1er février 2023+15%+15%  
1er août 2023+10%+10%  
1er février 2024+9%+9%  

Actuellement, le prix du kWh est de 0.2516 € en option Base et 0.2068 € en option Heures creuses.

Prix du kWh TTC pour un compteur 6 kVA en centimes d'euros - Source : CRE, Selectra

A l'heure actuelle, de nombreux fournisseurs concurrents arrivent à proposer des tarifs de l'électricité moins chers qu'EDF.

Histoire et données principales

Le groupe Electricité de France (EDF) est la principale entreprise de production, de transport et de fourniture d’électricité en France. La sociétéintervient ainsi sur l’ensemble des métiers de l’électricité. Sa production d’électricité est caractérisée par la prépondérance de l’énergie nucléaire. EDF est le premier producteur électronucléaire mondial.

De la nationalisation à la concurrence

EDF est créée en 1946, par la loi de nationalisation des 1 450 entreprises françaises d’électricité et de gaz. Il est alors un établissement public à caractère industriel et commercial. La croissance de la consommation d’électricité double tous les 10 ans.

De la fin des années 1940 jusqu’au milieu des années 1950, EDF assure la construction d’infrastructures de production et de transport de l’électricité, notamment des ouvrages hydroélectriques.

À partir de 1957, EDF développe surtout les centrales à charbon.

Avec le développement économique et celui de l’équipement des ménages dans les années 1960, la demande énergétique française croît rapidement. A la veille du choc pétrolier en 1973, le fioul est la 1e source d’énergie électrique en France où il remplace le charbon national en voie d’épuisement.

A la suite de la première crise pétrolière de 1973, la France décide de se tourner vers la production nucléaire pour remplacer les processus de consommation « à flamme » et donc limiter les importations de pétrole. Ainsi, la percée des processus électriques dans le secteur domestique (le chauffage électrique) comme dans l’industrie, associée à la construction des centrales nucléaires, a permis de substituer cette énergie aux combustibles fossiles importés.

A partir de 1996, le secteur électrique en Europe est soumis à un régime de concurrence de la production et de la commercialisation. Les années 1990 - 2000 sont donc marquées par l’ouverture des marchés électriques en Europe et par l’internationalisation d’EDF.

A partir de 2004, EDF (Électricité de France) et GDF (Gaz de France) se sont séparés en 2004, à l'occasion d'une réorganisation majeure du secteur énergétique français. Cette séparation faisait partie d'une série de réformes visant à libéraliser et à moderniser le marché de l'énergie en France, conformément aux directives de l'Union européenne.

EDF demeure le premier fournisseur d'électricité en France et le premier producteur d'électricité au monde. Il génère près de la moitié de son chiffre d'affaires en dehors de l'Hexagone.

Chiffres clés

  • 139,7 milliards d’euros en 2023, contre 72,7 milliards d’euros en 2012.
  • 180 000 collaborateurs en 2023, contre 160 000 collaborateurs en 2012.
  • 40,9 millions de clients dans le monde en 2023, contre 39,3 millions de clients en 2012.
  • 467,6 TWh de production d'électricité en 2023, contre 642,6 TWh d’électricité produite 2012.
  • 54,4 milliards d'euros de dette en 2023.

Actionnariat et renationalisation

EDF devient en 2004 une société anonyme et entre en bourse en 2005.

Pendant longtemps, le capital d’EDF était détenu à 84,44% par l’État, à 10,34% par des acteurs institutionnels, à 3,25% par des actionnaires individuels, à 1,85% par les salariés du groupe, et à 0,12% en auto-détention.

Or à la fin de l'année 2022, le gouvernement français a décidé de reprendre le contrôle de l'entreprise afin de répondre aux besoins de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, mis en lumière depuis la crise des prix de l'énergie découlant de l'invasion russe en Ukraine. Fin janvier 2023, la participation de l'État dans le capital a dépassé les 90 %.

Le 23 mai 2023, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a annoncé que la nationalisation d'EDF serait finalisée le 8 juin, avec une prise de contrôle à 100 % par l'État, pour un coût total de 9,7 milliards d'euros.

Présidence

  • Pierre Simon : 1946-1947
  • Étienne Audibert : 1947-1949
  • Louis Escallier : 1949-1952
  • Marcel Flouret : 1952-1962
  • Roger Gaspard : 1962-1964
  • Pierre Guillaumat : 1964-1965
  • Pierre Massé : 1965-1969
  • Paul Delouvrier : 1969-1979
  • Marcel Boiteux : 1979-1987
  • Pierre Delaporte : 1987-1992
  • Gilles Ménage : 1992-1995
  • Edmond Alphandéry : 1995-1998
  • François Roussely : 1998-2004
  • Pierre Gadonneix : 2004-2009
  • Henri Proglio : 2009-2014
  • Jean-Bernard Lévy : 2014- 2022
  • Luc Rémont : depuis le 23 novembre 2022

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