Répartition en pourcentage des réserves prouvées de gaz dans le monde, d'après les données du BP Statistical Review (©Connaissance des Énergies)
Les principaux pays exploitants le gaz dans le monde
La Russie, l'Iran et le Qatar sont les pays qui demeurent avec les plus grandes réserves connues de gaz naturel.
Source : BP World Energy Outlook, 2022 - Graphique : Selectra
Années | Réserves prouvées en milliards de m³ |
---|---|
1980 | 70 889.12 |
1990 | 108 363.015 |
2000 | 138 023.195 |
2005 | 153 392.74 |
2010 | 179 940.83 |
2011 | 181 919.48 |
2012 | 180 795.2 |
2013 | 181 298.8 |
2014 | 183 162.37 |
2015 | 181 193.4 |
2016 | 183 536.05 |
2017 | 187 828.37 |
2018 | 189 053.86 |
2019 | 190 267.89 |
2020 | 188 074.22 |
Grâce à l'exploitation des gaz de schiste, les USA sont devenus le principal producteur annuel de gaz au monde - et de loin. La Russie et l'Iran complètent le podium.
Les cinq pays disposant des plus importantes réserves de gaz au monde sont :
- la Russie : 37 400 milliards de m3 de réserves prouvées (contre 31 300 en 2013) ;
- l'Iran : 32 100 milliards de m3 de réserves prouvées à fin 2013 (contre 33 800 en 2013) ;
- le Qatar : 24 700 milliards de m3 de réserves prouvées (contre 24 700 en 2013) ;
- le Turkménistan : 13 600 milliards de m3 de réserves prouvées (contre 17 500 en 2013) ;
- les États-Unis : 12 600 milliards de m3 de réserves prouvées (contre 9 300 en 2013).
Cliquez sur la carte ci-dessus pour l'agrandir.
En milliards de mètres cubes de gaz naturel produit - Source : Enerdata - World Energy and Climate Statistics - Graphique : Selectra
Year | Production (TWh) |
---|---|
1900 | 73,840 |
1910 | 157,589 |
1920 | 241,352 |
1930 | 602,399 |
1940 | 1 008,6619 |
1950 | 2 136,6338 |
1960 | 5 072,3237 |
1970 | 9 760,895 |
1980 | 14 283,338 |
1990 | 19 697,166 |
2000 | 24 007,168 |
2005 | 27 577,684 |
2010 | 31 502,096 |
2011 | 32 575,62 |
2012 | 33 261,883 |
2013 | 33 656,94 |
2014 | 34 356,016 |
2015 | 35 078,39 |
2016 | 35 444,734 |
2017 | 36 718,73 |
2018 | 38 558,2 |
2019 | 39 684,312 |
2020 | 38 606 |
2021 | 40 534,203 |
2022 | 40 438,16 |
En 2020, la Russie demeurait le principal exportateur de gaz naturel dans le monde. Ses exportations ont toutefois nettement reculé depuis l'instauration de sanctions occidentales, consécutives de l'invasion en Ukraine. Les USA et d'autres pays tels que l'Azerbaïdjan en ont profité pour vendre davantage de gaz à l'Europe, en le livrant par méthanier.
Grâce à l’amélioration des méthodes d’exploration, la production mondiale de gaz de schiste ne cesse d’augmenter. Bien que d’autres gaz non conventionnels soient encore majoritaires comme le gaz de charbon aux États-Unis, les ressources mondiales de gaz de schiste représenteraient à elles seules davantage que le volume des réserves de gaz conventionnel selon l'EIA américaine.
En matière d’exploitation, notons par ailleurs que le taux de récupération du gaz (environ 60% en moyenne) est aujourd’hui bien supérieur à celui du pétrole (environ 35% en moyenne).
En milliards de mètres cubes de gaz naturel exporté - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra
Certains pays ayant fait le choix d'utiliser du gaz naturel pour chauffer les habitations et pour produire de l'électricité sont dépendants des importations de gaz naturel. Cette dépendance leur aura coûté des dizaines de milliards d'euros en 2022, lors de la crise des prix du gaz. La production industrielle de ces pays a également ralenti du fait de la hausse des coûts.
En milliards de mètres cubes de gaz naturel importé - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra
Comment établit-on les données sur les réserves ?
Classement des réserves de gaz
Les réserves de gaz naturel sont qualifiées et classées selon le potentiel économique qu’elles représentent :
- les réserves prouvées concernent l’ensemble des quantités de gaz dont l'existence est établie et dont les chances de récupération et de rentabilisation, dans le cadre des données actuelles de la technique et de l'économie, sont d'au moins 90 % ;
- les réserves probables ont été testées mais ne font pas l’objet d’une production. Elles concernent, pour un gisement identifié, les quantités de gaz ayant une probabilité supérieure à 50 % d'être économiquement exploitables ;
- les réserves possibles concernent l’ensemble des quantités de gaz dont la probabilité de rentabilité est de 10%.
Ces critères ont un impact sur la vie économique des sociétés pétrolières ou gazières car ils influent directement sur leur valorisation boursière. Il existe une grande diversité de règlements de divulgation. Si une société souhaite être présente sur les marchés financiers à New York, elle doit se plier aux règlements de la SEC (Securities and Exchange Commission) qui harmonise les normes. La SEC ne rend obligatoire que la divulgation des réserves prouvées.
Contrôle des réserves de gaz
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) n’a pour l’instant pas le mandat de contrôler l’exactitude des réserves annoncées. Tant que les États ne seront pas soumis à des normes communes, la transparence en matière de réserves est donc encore difficile à atteindre. Par ailleurs, chaque compagnie pétrolière a aussi ses méthodes de calcul de réserves.
Les réserves d’un pays ou d’une compagnie pétrolière sont recalculées chaque année :
- les quantités produites dans l’année sont retirées des réserves ;
- les volumes découverts par l’exploration sont ajoutés ;
- les estimations des réserves des gisements en production ou susceptibles de l’être sont révisées.
Le comportement d’un gisement pendant sa phase de production est difficile à déterminer précisément. Les profils de production établis à partir de modèles ne se réalisent pas toujours. Le facteur de récupération (le pourcentage de gaz contenu dans le sous-sol qu’on parviendra à ramener à la surface) n’est précisément calculé qu’à la fin de la vie du gisement.
De l'exploitation de gisements conventionnels à non-conventionnels
Longtemps considéré comme un élément dangereuxprésent dans les gisements de pétrole, le gaz est progressivement exploité. Depuis les années 1970, les qualités énergétiques du gaz sont reconnues et la demande ne cesse d’augmenter. Sur les 20 dernières années du siècle dernier, les réserves de gaz conventionnel ont augmenté de presque 60%.
Cependant, la carte des réserves de gaz conventionnel est aujourd’hui connue et le rythme des découvertes ralentit. Ces dernières années, de nombreuses campagnes d’exploration consistent désormais en la recherche de gaz non conventionnel et plus particulièrement de gaz de schiste.
De nombreuses réserves de gaz non conventionnels et plus particulièrement de gaz de schiste sont progressivement découvertes. Elles sont abondamment réparties sur la planète : Amérique du Nord et du Sud, Chine, Australie et plusieurs pays d’Europe. Pionniers dans l’exploitation de gaz de schiste, les États-Unis possèdent d’importantes réserves sur la quasi-totalité du territoire, surtout dans le Colorado. Le gaz de schiste est aujourd’hui la deuxième ressource énergétique des Etats-Unis, il alimente plus de la moitié des foyers du pays.
L’estimation des réserves évolue en fonction de paramètres économiques et technologiques. Il est donc difficile de définir précisément et incontestablement le potentiel de production des réserves de gaz à moyen ou à long terme.
Cependant, le développement et la maîtrise de technologies avancées permettent d’envisager avec assurance une amélioration du taux de récupération à l’avenir ainsi qu’une mise en exploitation croissante de réserves de gaz non conventionnel. L’exploration s’intensifie dans des zones difficiles d’accès (région arctique, offshore ultra profond) qui pourraient renfermer d’importantes réserves de gaz.
Les États-Unis qui intensifient significativement d’année en année la prospection mais aussi leur production de gaz de schiste sont devenus en 2009 le premier producteur de gaz au monde devant la Russie. Ils développent par ailleurs tout comme d’autres pays « charbonniers » comme la Chine ou l’Inde des procédés pour valoriser le gaz de charbon.
Consommation de gaz naturel dans le monde
L'évolution de la consommation mondiale de gaz au cours des dernières décennies montre une augmentation constante et significative.
Entre 1970 et 1980, la consommation a augmenté d'environ 48%, marquant une période de forte croissance en raison de l'industrialisation et de l'expansion des infrastructures énergétiques. La décennie suivante, de 1980 à 1990, a également vu une augmentation notable de 37%, en lien avec une adoption accrue du gaz naturel comme source d'énergie propre par rapport au charbon et au pétrole. De 1990 à 2000, la croissance s'est légèrement ralentie, avec une augmentation de 23%, suivie d'une reprise plus forte dans les années 2000 à 2010 avec une hausse de 32%. Enfin, de 2010 à 2020, la consommation a continué de croître, atteignant près de 39 000 TWh, soit une augmentation de 22%.
Malgré une croissance en baisse, le gaz garde aujourd'hui encore une place importante dans la consommation énergétique mondiale. Il en représente près de 20% en 2023.
On note toutefois une baisse importante en Europe depuis la hausse des prix du gaz, accélérant le processus d'électrification du chauffage dans certains pays. C'est le cas de la France, dont la consommation de gaz a baissé de 20% entre 2021 et 2023. En parallèle, la demande en gaz grandit dans les pays en développement, principalement en Asie.
Année | Consommation |
---|---|
1970 | 9 614,82 TWh |
1980 | 14 236,96 TWh |
1990 | 19 481,12 TWh |
2000 | 23 994,26 TWh |
2010 | 31 593,69 TWh |
2011 | 32 349,24 TWh |
2012 | 33 203,00 TWh |
2013 | 33 741,91 TWh |
2014 | 33 977,36 TWh |
2015 | 34 788,02 TWh |
2016 | 35 592,57 TWh |
2017 | 36 521,11 TWh |
2018 | 38 355,83 TWh |
2019 | 39 058,27 TWh |
2020 | 38 603,41 TWh |
2021 | 40 670,66 TWh |
2022 | 39 413,04 TWh |
Parmi les plus importants consommateurs, deux pays absorbent près d'un tiers de la consommation mondiale de gaz alors qu’ils constituent seulement 6,5% de la population mondiale : les États-Unis avec plus de 750 milliards de m3 et la Russie avec plus de 400 milliards de m3. Suivent la Chine et l'Iran.
Outre ces quatre pays en tête, les grands pays consommateurs de gaz sont le Japon (principal importateur de GNL dans le monde), le Canada, l’Arabie saoudite, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Émirats arabes unis et l’Italie.
Rapportée à la population, la consommation intérieure de gaz est la plus forte dans les pays du Moyen-Orient. Les consommations annuelles y sont supérieures à 50 000 m3 par habitant au Qatar contre à peine plus de 600 m3 par habitant en France.
Données corrigées des variations climatiques - À jour en 2024 - Source : Ministère de la Transition Écologique (SDES)
Les acteurs de la filière d'exploitation des gisements de gaz
Les industriels : le groupe disposant des plus importantes réserves de gaz naturel est le géant russe Gazprom pour qui l’exploration est essentielle pour maintenir son statut de plus grand producteur et fournisseur mondial de gaz.
Fin 2013, Gazprom évalue ses réserves de gaz naturel à près de 35 700 milliards de m3, soit près de 19% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel.
Les États : ils sont propriétaires des réserves de gaz naturel présentes sur leur territoire et dans les fonds marins n’excédant pas une distance de 200 milles marins (370,4 km) de leurs côtes.
Les compagnies chargées de l’exploration gazière doivent s’acquitter, auprès des États possédant les éventuels gisements, d’une licence d’exploration puis d’une licence d’exploitation.
Les organisations internationales : le forum international FPEG (Gas Exporting Countries Forum) et l’association internationale CEDIGAZ, regroupent les différents pays producteurs de gaz. Ils font état des réserves de gaz découvertes.
Etat des lieux
Les réserves de gaz sont constituées des volumes de gaz naturel récupérables dans des gisements exploités ou pouvant l’être au vu des critères techniques et économiques. Les réserves de gaz fluctuent donc en fonction de la disponibilité des moyens techniques permettant leur exploitation et des prix de marché au moment de leur exploration.
A fin 2020, les réserves prouvées de gaz naturel dans le monde sont de 188 074 milliards de m3. Quant à la production, elle a été de 4 014 milliards de m3 en 2021 dans le monde.
La production de gaz a montré une augmentation exponentielle, passant de 73,84 TWh en 1900 à 40 534,2 TWh en 2021. Les réserves prouvées de gaz ont également augmenté régulièrement, atteignant un pic de 190 267,89 milliards de m³ en 2019 avant de légèrement diminuer. La consommation de gaz a suivi une tendance similaire, passant de 9 614,819 TWh en 1970 à 40 670,66 TWh en 2021.
La durée de vie des réserves des différentes matières premières en l'état actuel des découvertes et des consommations de gaz naturel est supérieure à 50 ans.
Les réserves les plus exploitées sont les réserves de gaz dites « conventionnelles ». Les réserves de gaz dites « non conventionnelles » nécessitent l’usage de techniques d’exploitation plus coûteuses, le gaz étant difficile à extraire : il s’agit principalement du gaz de charbon présent dans les mines de charbon profondes, du gaz de schiste emprisonné dans une roche imperméable et du gaz compact présent dans des réservoirs eux aussi peu poreux.
L’innovation technologique permet à l’exploration gazière de découvrir des réserves plus difficiles d’accès. Aujourd’hui, près de 2/3 des nouvelles découvertes sont des réserves offshore. C'est l'extraction des gisements non conventionnels qui a permis aux Etats-Unis de devenir le principal producteur de gaz en une décennie.