Moutons sous des panneaux photovoltaïques de la centrale solaire de Toul Rosières en Meurthe-et-Moselle. (©EDF-Abib Lahcene)
Avant de prendre ses quartiers d'été, Connaissance des Énergies vous propose de faire un point sur quelques sujets au cœur de l'actualité énergétique ces dernières semaines. Et si vous êtes en vacances, la rédaction vous suggère quelques thématiques à réviser au soleil pour préparer la rentrée…
Pétrole : tensions avec l’Iran et accord « OPEP+ »
La région du golfe Persique a été ces dernières semaines le théâtre de vives tensions, sur fond de pressions américaines contre l’Iran. Pour rappel, Donald Trump avait annoncé en mai 2018 le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 et le rétablissement de sanctions économiques contre Téhéran.
L’Iran a reproché aux autres parties de l’accord (Allemagne, Chine, France, Russie, Royaume-Uni), en particulier aux Européens, leur manque de soutien (malgré la mise en place de l’instrument Instex). Téhéran est revenu sur plusieurs engagements : l’Iran a annoncé le 1er juillet avoir dépassé la limite de 300 kg de réserves d’uranium enrichi et a confirmé le 7 juillet avoir commencé à enrichir l’uranium au-delà du taux de 3,67% fixé par l’accord. Téhéran a alors menacé de revenir sur d’autres obligations en l’absence de « solution » avec ses partenaires sous 60 jours.
Dans le même temps, les 24 membres de l’« OPEP+ » (membres de l’OPEP et 10 partenaires dont la Russie) ont annoncé le 2 juillet à Vienne qu’ils reconduisaient leur accord de réduction de la production pétrolière pour une période de 9 mois supplémentaires, soit jusqu’à fin mars 2020 afin d’« équilibrer » les cours entre offre et demande.
Pic de canicule en France, quel impact électrique ?
Les températures ont atteint des niveaux très élevés au mois de juin en France. Compte tenu de la plus faible consommation durant cette saison et de la bonne disponibilité des unités de production électrique dans l’hexagone, le réseau électrique n’a pas été affecté par cet épisode.
Dans son étude prévisionnelle de l’équilibre offre-demande publiée début juin, le gestionnaire de réseau RTE a toutefois rappelé plusieurs facteurs affectant l’offre en pareille situation : en cas de canicule, plusieurs centrales nucléaires peuvent devoir réduire leur production « afin de respecter la réglementation environnementale sur les températures de rejet des eaux » et la production éolienne peut diminuer de près d’un tiers en moyenne dans des conditions anticycloniques.
Coté demande, la pointe journalière peut augmenter, à chaque degré supplémentaire, de 500 MW en moyenne en période estivale, soit l’équivalent de l’appel de puissance moyen de l’agglomération de Bordeaux (lors d’une vague de froid en hiver, l’appel de puissance augmente de 2 300 MW par degré en moins).
Cet épisode a en outre rappelé l’impact énergétique et environnemental lié aux besoins de refroidissement qui sont amenés à croître dans le futur, à l’instar d’autres régions du monde.
Nucléaire : incertitudes autour de l’EPR de Flamanville
En juillet 2018, EDF avait annoncé que le chargement de combustible dans son réacteur EPR de Flamanville (Manche) était « désormais prévu au 4e trimestre 2019 », officialisant ainsi un nouveau retard de près d’un an.
Fin juin 2019, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé à EDF la réparation de 8 soudures de traversées, « compte tenu des nombreux écarts survenus » lors de leur réalisation(1). L'électricien français a alors indiqué devoir analyser « les conséquences de cette décision sur le planning et le coût de l’EPR de Flamanville, et fera, dans les prochaines semaines, un point précis sur la suite du projet ».
Démission de François de Rugy
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a annoncé sa démission le 16 juillet après une semaine de fortes pressions (liées à plusieurs articles de Mediapart). Vous pouvez lire son communiqué ici.
Vos travaux de vacances pour préparer la rentrée
- Gaz à effet de serre et COP25
La prochaine Conférence Climat se déroulera au Chili, à Santiago, du 2 au 13 décembre 2019 (COP25). Pour rappel, la consommation mondiale d’énergie primaire a encore augmenté de 2,9% en 2018 (avoisinant 13 865 Mtep l’an dernier). Les énergies fossiles ont encore compté pour 84,7% de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2018 selon les dernières données de BP. Les émissions mondiales de CO2 liées à la consommation d’énergie ont pour leur part augmenté de 2% en 2018 (après avoir déjà augmenté de 1,6% en 2017), en totale contradiction avec les objectifs annoncés lors de la COP21 fin 2015.
Le pétrole reste la principale source d’énergie du mix énergétique mondial (33,6%), devant le charbon (27,2%). (©Connaissance des Énergies, d'après BP Statistical Review of World Energy)
- Objectifs énergétiques de la France (loi énergie et révision de la PPE)
Le projet de « petite » loi énergie - qui est passé de 8 à 55 articles après son examen à l'Assemblée nationale - est examiné mi-juillet au Sénat et devrait faire l'objet d'une commission mixte paritaire fin juillet pour valider un texte commun par les députés et les sénateurs. Il est entre autres inscrit dans ce texte l'objectif de « neutralité carbone » à l'horizon 2050, la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022 et la cible de 50% de nucléaire dans le mix électrique de France métropolitaine continentale en 2035 (contre 71,7% en 2018).
En 2018, les émissions de CO2 liées à la production électrique en France métropolitaine ont été réduites de 28% grâce aux « progressions conjuguées des productions nucléaire et hydraulique ». (©Connaissance des Énergies, d’après RTE)
- Réduction de votre empreinte énergétique et carbone
L’empreinte carbone moyenne d’un Français est de 10,8 tonnes de CO2 équivalent par an (donnée pour 2017). Elle devrait être réduite d’environ 80% d’ici à 2050 pour « parvenir aux 2 tonnes de CO2 compatibles avec l’Accord de Paris », estime Carbone 4. Le cabinet français a présenté récemment différentes actions individuelles permettant de réduire cette empreinte, tout en soulignant qu'il est « vain et même dangereusement contre-productif de prétendre résoudre la question climatique en faisant reposer l’exclusivité de l’action sur les seuls individus ».
Alors que le poids du numérique dans les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre est de plus en plus lourd, vous pouvez notamment profiter de l'été pour diminuer drastiquement vos visionnages de vidéos en ligne. Bel été à toutes et à tous !
En faisant preuve d'un comportement « héroïque » impliquant les 12 actions ci-dessus, un Français pourrait réduire de près d'un quart son empreinte carbone selon Carbone 4. (©Connaissance des Énergies, d'après Carbone 4)
Retour des publications de Connaissance des Énergies le lundi 19 août 2019.