L'immense centrale photovoltaïque de Toul-Rosières, en Lorraine, est exploitée par EDF EN. (©EDF - Philippe Eranian)
Activités et filières
EDF Renouvelables intervient à chaque étape de la production d’électricité d'origine renouvelable.
Son activité est structurée autour de 4 métiers principaux :
- le développement de projets : étude de faisabilité technique, étude des intérêts locaux, analyse des contraintes de l’environnement, gestion des démarches administratives ;
- la réalisation de projets : négociation des contrats de vente d’électricité, montage des projets de construction et suivi des différents chantiers de construction ;
- l’exploitation et la maintenance de ses parcs de production : suivi de la production d’électricité, supervision des centrales, gestion de la maintenance ;
- la vente de projets clés en main : cession à des tiers investisseurs (énergéticiens, fonds d’investissement en infrastructures) de projets développés et construits par la société.
Filière éolienne
L’énergie éolienne est la principale filière d’EDF Renouvelables et demeure son principal moteur de croissance, avec une puissance installée de 9 100 MW dans le monde à fin juin 2017 (contre 2 293 MW à fin 2010)(1). Cette puissance équivaut à près de 87% de la capacité installée totale du groupe (mais elle doit être rapportée aux facteurs de charge de chaque filière pour estimer la part dans la production électrique du groupe).
Parmi ses relais de croissance, le développement offshore présente un potentiel non négligeable : c’est en mer que les vents sont les plus forts et les plus réguliers.
En 2007, EDF EN lance la construction de son premier parc éolien offshore en Belgique. En France, le groupe a été lauréat en 2012 dans le cadre de 3 projets du 1er appel d'offres : parc de Fécamp (83 éoliennes, 498 MW), Calvados (75 éoliennes, 450 MW) et Saint-Nazaire (80 éoliennes, 480 MW)(6). Ces parcs pourraient être mis en service à partir de 2021 selon le calendrier initial.
EDF Renouvelables investit également dans l'éolien en mer flottant.
Filière solaire photovoltaïque
Depuis 2007, la filière solaire photovoltaïque est devenue le second axe prioritaire. A fin juin 2017, le groupe disposait de 1 059 MW crête (MWc) de capacités photovoltaïques installées dans le monde (contre 267 MWc à fin 2010).
Le groupe réalise des projets de centrales solaires au sol et intégrées en grandes toitures. Elle propose également des installations solaires photovoltaïques pour les entreprises et les résidences des particuliers.
Autres filières
Le groupe investit par ailleurs dans d'autres filières énergétiques (hydroélectricité, biogaz, biomasse, énergies marines, etc.) ainsi que dans le stockage d'électricité et dans l'autoconsommation photovoltaïque.
L'entreprise travaille par exemple sur un projet de ferme pilote Normandie Hydro, situé dans le Raz-Blanchard pour les énergies marines, et en particulier sur l'hydrolien et sur le projet de stockage d'électricité Mc Henry aux États-Unis).
Pays dans lesquels l'entreprise est présente
EDF Renouvelables est présent dans 22 pays, notamment en Europe (Allemagne, Belgique, France, Royaume-Uni), en Amérique (Nord et Sud, incluant le Brésil, le Chili, la Guyane, le Canada et les États-Unis), en Afrique (Afrique du Sud, Égypte), au Moyen-Orient (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Israël) et en Asie (Chine, Inde).
A fin 2016, 34% de ses capacités électriques étaient installées aux États-Unis (16% en France, 32% dans le reste de l'Europe). Le développement du groupe en Amérique du Nord s’est accéléré après 2002 avec l’acquisition d’enXco, alors l'un des leaders du marché éolien aux États-Unis.
Les défis à relever
Le marché des énergies renouvelables est en forte croissance en France et dans le monde et EDF EN avait ainsi multiplié son bénéfice net par plus de 100 entre 2001 et 2010.
Mécanismes de soutien de moins en moins incitateurs
L’entreprise est confrontée à la problématique centrale de subvention des outils de production d’énergie. Par exemple en France, l’énergie solaire photovoltaïque a bénéficié, dans un premier temps, de la volonté de développement des énergies renouvelables dans le cadre du Grenelle Environnement et des objectifs européens à échéance 2020. La mise en place d’un tarif de rachat de l’électricité photovoltaïque par EDF a suscité d’abord un engouement particulier : la puissance totale demandée en France entre 2008 et 2009 a été multipliée par 50.
En mars 2011, le gouvernement français a décidé de diminuer de 20% ce tarif de rachat par rapport au tarif du 1er septembre 2010.
Aujourd'hui, le solaire photovoltaïque bénéficie en France de 2 mécanismes de soutien selon la puissance des installations concernées(2) :
- des tarifs d’achat « en guichet ouvert » (révisés chaque trimestre) pour les installations sur bâtiments de moins de 100 kWc (soit l'équivalent d'une surface de moins de 1 000 m2 de panneaux photovoltaïques) ;
- des appels d’offres pour les installations de plus de 100 kWc implantées sur bâtiments ou au sol (avec un soutien attribué sous forme de tarif d’achat jusqu’à 500 kWc et de complément de rémunération au-delà).
La croissance de l'injection solaire en France ne se dément pas, notamment du fait de la hausse constante des prix de l'électricité.
Source : Enedis - Graphique : Selectra
Acceptabilité sociale des projets
Le groupe EDF EN se trouve également confronté aux problématiques d’acceptabilité locale, lors de l’implantation d’installations éoliennes ou solaires. Des contrats peuvent par exemple être affectés par des considérations de nuisances visuelles.
Dans tous les pays, EDF EN doit par exemple prendre en compte les inquiétudes exprimées par les autorités de protection environnementale concernant l’impact des projets éoliens sur les habitudes migratoires des espèces aviaires (ex : annulation de contrat par le groupe américain Xcel Energy en avril 2011)(3).
Dans le cas de l’énergie solaire, les chambres d’agriculture peuvent contester le développement d’installations photovoltaïques sur des terres agricoles(4).
Contraintes technologiques
EDF EN est soumise aux incertitudes de l’évolution technologique dans un contexte d’évolution permanente : l’entreprise doit opérer le choix de la technologie la plus adaptée aux futures exigences en termes de rendement, de prix, de durabilité et d’impact sur l’environnement.
Histoire de la société
En 1990, Parîs Mouratoglouc crée la société « SIIF ». Celle-ci développe à l'origine des centrales thermiques et hydroélectriques, avant de s’orienter vers le marché des énergies renouvelables, et en particulier l’éolien à partir de 1999. EDF entre dans le capital de SIIF à hauteur de 35% en 2000 et 50% en 2002.
En 2004, SIIF devient « EDF Energies Nouvelles » qui entre en Bourse en 2006. C’est en 2007 que l’entreprise accélère son développement dans la filière solaire photovoltaïque.
Jusqu’à fin juin 2011, son capital appartenait à hauteur de 50% à EDF, à 25,1% au groupe familial de Pâris Mouratoglou et 24,9% était coté à la bourse de Paris (capital flottant). En avril 2011, EDF a lancé une offre sur les titres EDF EN qu'elle ne détenait pas.
Depuis le 16 août 2011, EDF EN est détenue à 100% par EDF.
L'entreprise est présidée par Bruno Bensasson depuis mai 2018, et a pris la succession d'Antoine Cahuzac.
EDF Énergies Nouvelles change de nom et devient EDF Renouvelables en septembre 2018.
EDF Renouvelables est une société française, filiale à 100% du groupe EDF. Son activité est principalement axée sur la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, en particulier de l'éolien et du solaire photovoltaïque. Elle investit également dans plusieurs autres filières telles que la biomasse, les biocarburants ou encore les énergies marines.
La société possède une puissance installée de 15 GW et a réalisé un chiffre d'affaires de 2,156 milliards d’euros en 2023, contre 1,6 milliard en 2016.
Son effectif avoisine les 5000 collaborateurs, contre 3100 en 2016, 1700 en 2010 et moins de 100 personnes en 2001 et 1 700 personnes à fin 2010.