
L’Agence Internationale de l’énergie vient de publier son bilan énergétique pour 2024. Le déploiement des énergies renouvelables freine les émissions de CO2, mais ne parvient pas à les enrayer. En cause : la consommation d’énergie progresse de 2,2%. Un rappel qui vient à point nommé : il n’y a pas de chemin vers la neutralité carbone en 2050, sans sobriété dans les usages énergétiques.
Les moteurs de la demande d’énergie
En 2024, la Chine est encore la première source d’augmentation de la demande d’énergie dans le monde. En rythme d’accroissement, elle est cependant largement dépassée par l’Inde et les pays du Sud-Est asiatique, Indonésie et Viêt-Nam en particulier.

La demande totale d’énergie a été portée par celle d’électricité qui a progressé plus vite que le PIB mondial. Le dynamisme de la demande électrique s’explique par deux mécanismes distincts :
- les climatiseurs ont tourné nettement plus longtemps qu’à l’habitude en 2024, première année où le thermomètre a franchi la ligne d’un réchauffement de 1,5° C ;
- la demande d’électricité est portée par l’électrification des usages dans le transport et l’industrie et par celle des data centers et autres équipements du numérique à l’ère de l’intelligence artificielle.

Duopole sino-russe sur les mises en chantier nucléaires
En 2024, 8% de la demande globale d’énergie a été assurée par le nucléaire. Cette reprise du nucléaire a deux origines :
- la remise en route de réacteurs fermés après l’accident de Fukushima et la remontée du taux d’utilisation du parc français ;
- la mise en production de nouveaux réacteurs et la poursuite des stratégies de développement chinoise et russe. Ces deux pays ont exercé un véritable duopole en matière d’ouverture de chantiers de nouveaux réacteurs ces dernières années.

La baisse de l’utilisation de charbon dans les pays développés
En 2024, les pays développés ont consommé deux fois moins de charbon que lors du pic de la fin des années 2000. Une fois le pic charbonnier dépassé, la tendance structurelle à la baisse de l’utilisation de charbon devient un facteur majeur de décarbonation. Une observation porteuse d’espoir si un tel enchaînement se reproduit en Chine dans les années qui viennent.
