- Source : Ifri
« Cinq ans après la naissance juridique d’une véritable politique énergétique commune, le bilan de ce qu’il est courant d’appeler ‘l’Europe de l’énergie’ est chaotique ». La stratégie énergie-climat européenne s’est butée entre autres à la crise économique et à son incapacité à conclure un accord international sur le changement climatique. Parallèlement, la compétitivité de l’industrie américaine s’est accrue avec l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Cécile Maisonneuve, conseiller au Centre Énergie de l’Ifri, synthétise une analyse sur l’état de l’Europe de l’énergie en 2014, 17 ans après le premier paquet sur l’ouverture des marchés. Elle en pointe les contradictions et énonce les conditions qu’elle juge nécessaires pour faire émerger une stratégie commune tenable, tant du point de vue économique qu’environnemental.
Elle revient entre autres dans cette étude sur la stratégie énergétique allemande, amorcée comme un projet strictement national et qui n’est possible que parce que les pays voisins ne la suivent pas. A ce titre, elle rappelle que les choix nationaux doivent être clairs et reconnus : nucléaire dans le cas de certains pays comme la France, charbon dans le cas de l’Allemagne (ce qui nécessite un projet de recherche de très grande ampleur sur la capture et le stockage du carbone).
Elle recommande que la nouvelle stratégie énergétique européenne fixe comme objectif central un retour dans les 5 années à venir à des prix favorisant la compétitivité des entreprises européennes. Dans ce contexte, Cécile Maisonneuve se positionne en faveur de l’ouverture du débat sur les gaz de schiste en Europe qui constitueraient selon elle un « game-opener » plutôt qu’un « game-changer » comme aux États-Unis.