- AFP
- parue le
Le groupe énergétique public tchèque CEZ a signé mardi un accord avec le Kazakhstan, premier producteur mondial d'uranium, pour l'alimentation de ses centrales nucléaires, sur fond de rupture progressive des liens avec la Russie.
« Environ un tiers des besoins » de la centrale de Temelin
La conclusion du partenariat avec Kazatomprom, plus grande entreprise minière d'uranium au monde, "nous permet de diversifier notre portefeuille de fournisseurs et revêt une importance stratégique pour CEZ et la République tchèque", a commenté Bohdan Zronek, directeur de la division énergie nucléaire du groupe, cité dans un communiqué.
Ce contrat, dont le montant n'a pas été dévoilé, va permettre de remplir "environ un tiers des besoins" de la centrale de Temelin, dans le sud du pays.
Elle fournit avec le site de Dukovany 40% de de l'électricité tchèque sous le contrôle de la compagnie CEZ, détenue à 70% par l'Etat.
Pour l'heure, Temelin fonctionne avec du combustible fourni par le groupe américain Westinghouse, qui va également commencer à approvisionner Dukovany cette année en remplacement de l'entreprise russe TVEL, a précisé à l'AFP un porte-parole de CEZ. La société française Framatome est également impliquée dans cette collaboration.
Deux nouveaux réacteurs nucléaires
La République tchèque, membre de l'UE de 10,9 millions d'habitants, veut par ailleurs construire d'ici à 2036 deux nouveaux réacteurs dans le cadre de sa transition vers des énergies moins polluantes.
L'appel d'offres a été remporté par la société sud-coréenne KHNP et la signature devrait être officialisée dans les semaines à venir après avoir été retardée par des recours de Westinghouse et de l'énergéticien français EDF.
Le Kazakhstan a également signé récemment un accord avec la Suisse, qui souhaite relancer l'industrie nucléaire pour assurer sa sécurité énergétique, notamment menacée par la chute des livraisons de gaz russe.
Dans le pétrole et le gaz aussi, la République tchèque s'affranchit progressivement de la Russie après des décennies de dépendance, en réaction au lancement de l'offensive russe en Ukraine.