Centrale photovoltaïque de Massangis en Bourgogne (©EDF-Marc Didier)
Le ministre en charge de l’énergie Nicolas Hulot a rappelé le 8 janvier les mesures gouvernementales visant à accélérer le développement en France des filières renouvelables productrices d’électricité.
Rappels sur la production électrique française
Alors que la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est attendue pour fin 2018, Nicolas Hulot a indiqué hier, lors d’une visite de parc éolien dans la Sarthe, « préparer un accélérateur de la transition écologique, et notamment de la transition d’énergétique » pour faire « changer d’échelle » le développement des énergies renouvelables.
Entre début octobre 2016 et fin septembre 2017, ces dernières ont produit 86,3 TWh en France, couvrant près de 17,9% de la consommation électrique nationale selon les dernières données du gestionnaire de réseau RTE(1). Dans le détail, c’est l’hydroélectricité qui constitue encore de loin la principale filière renouvelable productrice d’électricité en France (48,6 TWh, soit près de 56% de la production renouvelable sur la période considérée)(2).
La production électrique renouvelable en France repose encore majoritairement sur le parc hydroélectrique (©Connaissance des Énergies, d'après RTE)
Pour rappel, le parc nucléaire français comptait encore pour 72,3% de l'ensemble de la production électrique française en 2016. Nicolas Hulot a confirmé hier vouloir réduire cette part du nucléaire dans le mix électrique français (la cible des 50% à l’horizon 2025 fixée dans la loi de transition énergétique a été reportée par le ministre au nom des objectifs climatiques de la France).
Les objectifs de développement fixés par la PPE
Parmi les énergies renouvelables productrices d’électricité, ce sont les filières photovoltaïque et éolienne qui connaissent actuellement la plus forte croissance. Pour le parc solaire photovoltaïque, dont la puissance atteignait 7,7 GW à fin septembre 2017, la PPE fixe une cible de 10,2 GW à fin 2018 et de 18,2 à 20,2 GW installés à fin 2023(3).
Pour y parvenir, Nicolas Hulot s’est engagé, à l’occasion du One Planet Summit, à fortement augmenter les volumes des appels d’offres sur le solaire photovoltaïque (2,5 GW par an, contre 1,5 GW par an auparavant). Cet engagement doit prendre effet « progressivement, dès les prochaines périodes des appels d’offres, qui auront lieu en mars pour les installations sur bâtiment et en juin pour les centrales au sol »(4).
Pour l’éolien, la PPE fixe comme objectif une capacité globale installée en France de 15 GW à fin 2018 et une fourchette de 21,8 GW à 26 GW installés à fin 2023, contre 12,8 GW à fin septembre 2017(5). Pour rappel, l’éolien est la 2e filière renouvelable productrice d’électricité en France (21,5 TWh entre octobre 2016 et fin septembre 2017, soit près d’un quart de le production électrique d’origine renouvelable sur cette période)(6).
Les mots d’ordre de Nicolas Hulot: simplification, innovation et… pédagogie
Lancé en octobre dernier, le groupe de travail visant à « simplifier et consolider les règles dans l’éolien » doit présenter ses conclusions le 18 janvier prochain : durée des procédures et des contentieux, financement et fiscalité, etc. Le modèle de ce groupe, présidé par le secrétaire d’État Sébastien Lecornu, doit être répliqué pour le solaire et la méthanisation(7), a indiqué hier Nicolas Hulot.
Le ministère de la transition écologique et solidaire souhaite également poursuivre les efforts de recherche et de développement, en particulier via le Programme des investissements d’avenir. Pour rappel, un « concours d’innovation » a été lancé par le gouvernement en décembre dernier pour des projets portés par des PME (appel à projets ouvert jusqu’au 13 mars 2018)(8). Au 1er trimestre 2018, un autre appel à projets doit être lancé par l’Ademe pour des démonstrateurs dans le domaine des énergies renouvelables.
Lors de son déplacement du 8 janvier, Nicolas Hulot a enfin à nouveau indiqué vouloir faire preuve de pédagogie pour que les Français « voient les bénéfices » des énergies renouvelables et que ceux-ci ne s’opposent pas au développement de certains projets, notamment dans l’éolien offshore. Il compte en particulier sur le développement de l’autoconsommation et sur le financement participatif de projets renouvelables pour souligner l'intérêt des Français dans le développement de ces filières.