COP29 : des pays hôtes qui menacent les objectifs climatiques

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CO29 en Azerbaïdjan

La COP29 aura lieu à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024.

Les Émirats arabes unis, organisateurs de la COP28 l'an dernier, l'Azerbaïdjan, qui accueillera la COP29 à partir du 11 novembre, et le Brésil, futur pays hôte de la COP30 fin 2025, ont tous les trois des « plans de développement massif » des énergies fossiles, dénonce ce 30 octobre un rapport de l'ONG Oil Change International.

Une troïka qui « sape son leadership climatique »

La « troïka » des présidences de COP (composée des pays hôtes de la précédente édition, de celle de l'année en cours et de l'année suivante) a un devoir d'exemplarité pour mener les négociations climatiques, alerte Oil Change International.

Or, les Emirats arabes unis, l'Azerbaïdjan et le Brésil prévoient d'augmenter respectivement leurs productions de pétrole et de gaz de 34%, 14% et 36% d'ici à 2035 (soit une hausse de 32% des productions cumulées des 3 pays).

Des perspectives jugées incompatibles avec les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime entre autres que la production mondiale d'énergie fossile devrait baisser de 55% d'ici à 2035 pour espérer limiter le réchauffement global à 1,5°C (d'ici la fin du siècle par rapport aux températures préindustrielles).

Les trois pays hôtes des COP28, COP29 et COP30 ont pourtant pris l'engagement d'inclure, dans leurs prochaines contributions déterminées au niveau national (NDC) pour 2035, des baisses de leurs émissions compatibles avec cette cible des « 1,5°C » et ils ont incité le reste du monde à adopter la même stratégie d'ici à février 2025, remarque Oil Change International.

Un « terrible exemple » et 5 pays du Nord ciblés

Depuis décembre 2023, le pays au monde ayant approuvé les plus grands projets d'expansion de la production de pétrole et de gaz est... les Émirats arabes unis (avec notamment un projet visant une exploitation jusqu'à 2100), souligne Oil Change International.

Dans la déclaration finale de la COP28 organisée dans ce pays, les États se sont pourtant engagés à « effectuer une transition hors » des énergies fossiles (« transitioning away from fossil fuels » en anglais). Une formulation choisie à l'issue d'importants débats mais les énergies fossiles étaient bel et bien mentionnées et la neutralité carbone a été fixée comme ambition à l'horizon 2050.

En poursuivant leurs projets d'exploitation des énergies fossiles, « la troïka risque de compromettre l'objectif dont elle est censée être la gardienne et de donner un terrible exemple aux autres pays », juge Shady Khalil, l'un des responsables d'Oil Change International.

Le rapport de l'ONG n'incrimine toutefois pas uniquement les pays hôtes des COP : les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Norvège et le Royaume-Uni pourraient être responsables « d'environ 50% des émissions de CO2 provenant des nouveaux champs de pétrole et de gaz et des puits de fracturation hydraulique d'ici à 2050 ».

« Sans une action immédiate de ces riches producteurs de pétrole et de gaz, l'objectif de parvenir à une élimination mondiale juste et équitable des combustibles fossiles se retrouvera dans une impasse », conclut l'ONG qui appelle à ce que « l'expansion des combustibles fossiles cesse partout ».

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