Deux jambes permettent de générer 8 fois plus d'électricité qu'un bras selon les concepteurs de ce pédalier. (©Pedal Power Design + Build)
Les dispositifs permettant de produire de l’électricité grâce à sa propre énergie se développent de plus en plus. Parmi ceux-ci, il est souvent fait référence aux trottoirs et pistes de danses constitués de matériaux piézoélectriques. Le projet Pedal Power mise pour sa part sur un moyen qui peut sembler beaucoup plus prosaïque en adaptant le principe de la bicyclette à des activités variées. Ce projet a reçu en décembre plus de 30 000 $ sur la plateforme de crowdfung Kickstarter.
Du pied à la roue
Deux Américains d’Essex, dans l’État de New York, sont à l’origine de Pedal Power. Ils sont partis du principe qu’un vélo, qui permet de se déplacer au quotidien, pourrait être adapté en machine à produire de l’électricité ou à valoriser plus généralement l’énergie « humaine ». Le principe est donc très simple mais surtout très efficace, plus de 97% de l’énergie fournie en pédalant étant convertie en énergie utile selon les deux protagonistes (le rendement thermodynamique du corps humain est en revanche bien plus faible...).
C’est en réponse à leurs propres besoins que les porteurs du projet Pedal Power ont développé un dispositif appelé « Big Rig ». Celui-ci est constitué d’un générateur électrique, d’un cadre en acier et de parties de bicyclette récupérées ainsi que de plusieurs prises pour l’alimentation en énergie dont 2 sorties de 110 V et 2 ports USB.
Il devient alors possible de fournir à son ordinateur l’électricité en pédalant dans le même temps. L’appareil a été décliné pour des utilisations plus originales : moudre du grain pour des poules, fendre des bûches, faire du beurre en alimentant une baratte. Plusieurs personnes emploient déjà ce système de Pedal Power, notamment une micro-brasserie. L’usage de ce pédalier amélioré n’est évidemment pas obligatoire mais il permet de faire du sport toute en prenant conscience de la valeur de l’énergie.
Vers une meilleure productivité?
Les concepteurs de cette machine mettent en avant le plaisir de réaliser un effort pour satisfaire ses activités. Ils revendiquent la possibilité d’aider l’environnement et de réduire son empreinte carbone à son échelle (sans toutefois préciser l’énergie nécessaire à la construction de ces appareils). Il n’est naturellement pas possible de satisfaire la consommation électrique de tout son logement en pédalant ponctuellement : un adulte peut fournir en moyenne une puissance de 75 W pendant 2 heures, soit une production de 150 Wh. Cela est toutefois suffisant pour alimenter en énergie un ordinateur portable pendant 3 à 6 h selon les porteurs du projet Pedal Power.
Ce système présente l’intérêt de pouvoir être couplée à son activité professionnelle. Il peut faire sourire lorsqu’il est question de l’utiliser dans un bureau, des doutes pouvant être émis sur la productivité ou la transpiration associées. Le niveau réel de la production électrique à chaque coup de pédale n’est en outre pas détaillé par ses concepteurs. Il présente en revanche un réel intérêt dans des zones non connectées à un réseau électrique. Le coût du dispositif avec siège et générateur électrique est actuellement de 2 400 $. Les porteurs du projet rêvent par ailleurs de voir un jour leurs systèmes de pédaliers utilisés dans tous les cafés.
Ce type d’initiative n’est certes pas nouveau : la société belge We Watt a notamment installé de nombreux « sièges électriques » dans des gares et aéroports européens. A Alcatraz, des prisonniers pédalent eux-aussi pour générer de l’électricité tout en réduisant la durée de leurs peines. Le système de Pedal Power se distingue toutefois par son approche innovante auprès du grand public via un financement par crowdfunding.