Jusqu'ici, voler à vélo relevait du fantasme, une image fréquemment exploitée au cinéma. (©Duratec)
Le tour de France entame aujourd’hui une étape mythique dans les Alpes, en escaladant par deux fois l'Alpe d'Huez. Loin du peloton, des chercheurs tchèques ont permis à un vélo de s’élever dans les airs début juin. A défaut de s’envoler, d’autres modèles de vélo vous aident à accélérer la cadence tel un pro.
Voler à vélo électrique
Trois sociétés tchèques (Duratec, Technodat, Evektor) ont réalisé début juin une démonstration permettant à un vélo électrique de 95 kg de voler durant quelques minutes. Le vélo tchèque s’est élevé grâce à six hélices orientées parallèlement au sol. Pour ce test réalisé en présence de plusieurs journalistes, l’appareil était télécommandé et un mannequin avait été installé sur sa selle.
La durée de vol de ce vélo futuriste est pour l’instant limité à 5 minutes et le poids du passager est lui aussi peu « élevé » : 73 kg maximum. Une augmentation de la capacité des batteries intégrées au vélo est nécessaire pour améliorer ces caractéristiques. La société tchèque Duratec Bicycles mise sur le fait que la puissance des batteries double en moyenne tous les 10 ans pour dépasser cette contrainte. Le vélo volant pourrait alors sortir du domaine de la recherche et les cyclistes en profiter « en loisir ».
Franchir des pentes à 35% en VAT
Les vélos à assistance électrique (VAE) sont de mieux en mieux connus du grand public. Le vélo à assistance…thermique (VAT) qui a recours à une technologie d’hybridation dite « Delta » l’est beaucoup moins. Equipé d’un moteur thermique, alimenté à l’essence ou à l’alcool, ce vélo vise, comme les VAE, à faciliter le pédalage et accélérer son allure sans peine. Ses concepteurs évoquent une vitesse de croisière « très facile » au pédalage située autour de 35 km/h, ce qui range officiellement ce vélo dans la catégorie des cyclomoteurs. Une côte avec une pente supérieure à 25% est jugée très facilement franchissable pour un cycliste de 120 kg sur une telle monture.
Plutôt qu’une batterie électrique nécessitant des remplacements tous les 2 ou 3 ans, le VAE opte pour un moteur consommant en moyenne 0,65 l de carburant aux 100 km. A titre indicatif, cette consommation moyenne est 6 fois plus faible que celle d’un scooter. Le réservoir du vélo à hybridation Delta a une capacité de 2,5 l, ce qui confère au vélo une « autonomie » de près de 400 km (300 km dans le cas de l’alcool).
Pour activer le moteur, il suffit d’activer une commande dédiée pour régler la force additionnelle souhaitée, une action qui peut être réalisée en cours de route. Le moteur peut être arrêté chaque fois qu’il n’est pas utile, par exemple en descente ou à vitesse réduite. Les concepteurs estiment qu’une période d’apprentissage de 1 à 10 km de « pilotage » est nécessaire afin d’en acquérir la pleine maîtrise.
Ce projet de vélo à hybridation Delta a reçu un soutien actif du CEA depuis 2010. Les personnes souhaitant acquérir ce vélo innovant de près de 22 kg (moteur compris) pourraient dépenser 1 000 à 3 000 euros. C’est le prix à payer pour développer une puissance plus importante que tous les coureurs du Tour de France. Dimanche dernier, le leader de la course Christopher Froome aurait développé une puissance de 378 watts sur les 20 derniers kilomètres le menant au sommet du mont Ventoux. Une performance difficilement imaginable pour le commun des sportifs sans un coup de pouce motorisé.