Le réacteur Atmea1 d'Areva dispose, comme l'EPR, de systèmes de sûreté redondants et d'un récupérateur de corium. Ici, une image du chantier de l'EPR de Flamanville en 2013. (©EDF-Alexis Morin)
Outre l’EPR, Areva a développé deux autres réacteurs nucléaires de 3e génération de plus faible puissance : le Kerena (1 250 MW contre 1 650 MW pour l’EPR) et l’Atmea1 (1 100 MW). Ce dernier est né d’un partenariat avec le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries formalisé par la création en 2007 de la société commune Atmea.
Caractéristiques
L’Atmea1 est un réacteur à eau pressurisée (REP, comme l’ensemble du parc nucléaire français actuel(1)), qui peut utiliser comme combustible de l’uranium enrichi(2) ou du MOX (jusqu’à 100%). Ce réacteur est doté de 3 « boucles primaires » (ensembles pompes-générateurs de vapeur)(3) raccordées à sa cuve contre 4 dans le cas de l’EPR. L’Atmea1 est toutefois assez proche de ce dernier : comme l’EPR, il dispose notamment d’un meilleur rendement que les réacteurs de précédente génération (37% contre 33% pour le parc actuel), de systèmes de sûreté redondants ou encore d’un récupérateur de corium.
L’Atmea1 présente l’avantage de pouvoir être connecté à des réseaux électriques ne pouvant supporter des réacteurs de grande puissance comme l’EPR. Il permet par ailleurs un suivi de charge (fonctionnement à puissance variable) sur une plage très large : de 30% à 100% de sa puissance nominale(4). Sa durée de vie prévue est, comme l’EPR, de 60 ans.
Pas encore d'application industrielle
A ce jour, l’Atmea1 n’a fait l’objet que d’une seule commande, signée en 2013 en Turquie pour la construction de 4 réacteurs sur le site de Sinop(5). Mais les travaux n'ont pas commencé.
Il est actuellement en compétition au Vietnam pour la construction de 4 réacteurs. Les autres projets, portant notamment sur la construction d’un réacteur en vallée du Rhône ou un appel d’offres en Jordanie fin 2013(6), n’ont pas abouti.
Le marché des réacteurs nucléaires de moyenne puissance est très concurrentiel. Citons notamment parmi les réacteurs de puissance proche de l’Atmea1 le réacteur russe VVER 1 000 (Rosatom), l’américain AP 1 000 (Westinghouse) et le chinois ACC 1000 (également appelé « Hualong 1 », CNNC et CGN). Selon certains observateurs, l’Atmea1 souffre de sa filiation avec l’EPR dont les chantiers en France et en Finlande ont subi de lourds retards. Le futur rachat de la branche Areva NP par EDF laisse planer une certaine incertitude sur le devenir de ce réacteur.