Barrage hydroélectrique de Mauvoisin dans le canton suisse du Valais. (©Axpo)
L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a indiqué le 7 septembre que les énergies renouvelables avaient compté pour « environ 75% de la consommation finale d’électricité en Suisse » en 2019(1). Explications.
La consommation finale d’électricité en Suisse
En 2019, l’électricité consommée en Suisse a été fournie à 74,6% par les énergies renouvelables selon l’OFEN, et en particulier à 66,1% par la seule filière hydroélectrique. Le nucléaire arrive en 2e position de ce mix de « consommation » (19,1% en 2019), devant les filières renouvelables hors hydraulique : solaire, éolien, biomasse, géothermie, etc. (8,4%).
Précisons que la Suisse a consommé 57,2 TWh d’électricité en 2019. La loi sur l'énergie, entrée en vigueur le 1er janvier 2018 fixe pour objectif de réduire la consommation électrique par habitant dans le pays « de 3% d’ici à 2020 et de 13% d'ici 2035 par rapport à l’année de référence 2000 »(2).
Des différences entre mix de consommation et mix de production
Les données relatives à la consommation suisse d’électricité diffèrent de celles du mix de production électrique de ce pays. En 2019, la production d’électricité de la Suisse (71,9 TWh) a ainsi reposé à 56,3% sur l’hydroélectricité, à 35,2% sur l’énergie nucléaire et à près de 3% sur le solaire photovoltaïque.
Comme le rappelle l’OFEN, la Suisse ne consomme en effet pas « que de l’électricité d’origine indigène » : elle importe de l’électricité et en exporte vers ses voisins en fonction des besoins, grâce aux différentes interconnexions. La Suisse était exportatrice nette d’électricité en 2019 : elle a exporté 35,8 TWh, principalement vers l’Italie (22,5 TWh) et a importé 29,5 TWh, principalement d’Allemagne (14,5 TWh) et de France (8,7 TWh).
Le « marquage » de l’électricité en Suisse
Depuis 2006, « les entreprises suisses d’approvisionnement en électricité sont tenues par la loi de déclarer la provenance et la composition de l’électricité qu’elles livrent » à leurs clients finaux(3), rappelle l'OFEN. C'est le principe du « marquage » de l’électricité. L’origine de l’électricité (une fois injectée sur le réseau) étant impossible à déterminer, ce « marquage » s’appuie sur un système de « garanties d’origine » (GO) : en Suisse, une GO est ainsi établie pour chaque kilowattheure d’électricité produite (seules les petites installations sont exemptées de ce système(4)).
Les fournisseurs d’électricité doivent disposer chaque année d’un nombre de GO équivalent au volume d’électricité livré à leurs clients(5). Si une entreprise soumise à l’obligation de marquage ne produit pas elle même d'électricité, elle doit acheter les GO manquantes à un producteur ou via des négociants. Ainsi, « la GO est découplée du flux d’électricité physique et est négociée séparément comme un certificat autonome », explique l’OFEN.
Le « marquage » de l'électricité présente toutefois une difficulté lorsque celle-ci est importée : au niveau européen, c'est pour certifier « l’origine renouvelable » de volumes d'électricité que le dispositif des GO a été mis en place et la plupart des pays n'émettent ainsi pas de GO pour « l’électricité ne provenant pas de ces sources renouvelables ». La Suisse a ainsi mis en place des « garanties de remplacement »(6) pour prendre en compte cette production non renouvelable (d'origine nucléaire ou fossile, qualifiée auparavant d'électricité « grise » dans les bilans suisses)provenant des pays voisins.