Cœur du réacteur nucléaire de Perry (Ohio) lors d’un arrêt pour recharge de combustible. (©flickR-FirstEnergy)
Aux États-Unis, le parc nucléaire a généré 807,1 TWh d’électricité en 2018 d’après les dernières données de l’EIA (Energy Information Administration). Un niveau record de production, appelé à décliner dans les prochaines années selon l’agence américaine.
Un facteur de charge de 92,6% en 2018
Le parc nucléaire américain est composé de 98 réacteurs en service répartis entre 60 centrales (99,3 GW de puissance cumulée). Cela en fait de loin le plus important parc nucléaire au monde devant la France (58 réacteurs en service, 63,1 GW de puissance).
En 2018, la filière a généré 807,1 TWh, soit son niveau de production le plus haut jamais atteint, juste devant le pic précédent de 2010 (807,0 TWh). L’énergie nucléaire a au total compté pour 19,3% de la production nette d’électricité des États-Unis en 2018 (contre 71,7% en France métropolitaine).
La très grande majorité des réacteurs nucléaires américains sont situés dans l’est du pays. (©Connaissance des Énergies, d’après U.S. EIA)
Depuis 2010, seul un nouveau réacteur nucléaire a été mis en service aux États-Unis : Watts Bar 2 (Tennessee), tranche de 1 200 MW connectée au réseau à l’été 2016. Parallèlement, 7 réacteurs, d’une puissance combinée de 5,3 GW, ont été arrêtés dans le pays depuis 2013. Deux tranches supplémentaires sont censées être arrêtées en 2019 : Pilgrim (Massachussetts) et Three Mile Island 1 (Pennsylvanie).
Le niveau de production record du parc nucléaire américain en 2018 témoigne de son facteur de charge historiquement élevé de 92,6% l’an dernier : les réacteurs nucléaires américains ont seulement été arrêtés près de 25 jours en moyenne en 2018 (contre 45 jours en 2012), principalement lors de recharges en combustible (qui ont lieu tous les 18 à 24 mois) dont la durée a été réduite.
L’énergie nucléaire est la 3e source d’électricité aux États-Unis après le gaz naturel et le charbon. (©Connaissance des Énergies, d’après U.S. EIA)
Une baisse de production de 17% d’ici à 2025 ?
Le pic de production de la filière nucléaire américaine atteint en 2018 n’est « pas susceptible d’être dépassé dans les prochaines décennies » selon l’EIA, au regard de l’évolution programmée du parc. Seuls deux nouveaux réacteurs nucléaires devraient démarrer dans un futur proche : les tranches 3 et 4 de la centrale de Vogtle en Géorgie (2,2 GW de puissance cumulée) dont les mises en service sont actuellement prévues en 2021 et 2022.
D’ici à 2025, 12 fermetures de réacteurs nucléaires d’une puissance cumulée de 10,5 GW, sont envisagées. Les conditions actuelles du marché électrique américain – prix de gros relativement bas et absence de croissance forte de la demande – n’incitent pas à des investissements dans de nouvelles installations nucléaires, constate l’EIA.
D’ici à 2025, 12 nouveaux réacteurs devraient être arrêtés aux États-Unis. (©Connaissance des Énergies, d’après U.S. EIA)
Selon les projections de l’EIA, la production du parc nucléaire américain pourrait baisser de 17% en 2025(1) (par rapport au niveau de 2018). Cette perte de production sera « largement compensée par (la hausse de production) des nouvelles centrales au gaz naturel, éoliennes et solaires » selon l’agence américaine.
Avec les fermetures de réacteurs annoncées, la production du parc nucléaire américain devrait baisser significativement dans les années à venir selon l’EIA. (©Connaissance des Énergies, d’après U.S. EIA)