Midterms 2018 : quelques rappels sur l’énergie aux États-Unis

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États-Unis

La consommation d’énergie primaire par habitant des États-Unis est près de 84% plus élevée que celle de la France selon l’AIE. (©Pixabay)

Les élections américaines de mi-mandat se sont tenues le 6 novembre 2018, les démocrates prenant le contrôle de la Chambre des représentants tandis que les républicains ont conservé la majorité au Sénat. L’occasion de rappeler quelques grandes données sur l’énergie aux États-Unis.

Premier producteur mondial de pétrole brut

Aux États-Unis, le pétrole et le gaz naturel ont compté pour 69,3% de la consommation d’énergie primaire en 2017 selon les dernières données du BP Statistical Review of World Energy (contre 49,7% en France). Pour satisfaire ces besoins, le pays s’appuie sur une production domestique en forte augmentation avec l’exploitation de ses hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste et tight oil).

Pour rappel, les États-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de gaz naturel depuis 2011 grâce à la contribution croissante du gaz de schiste. En septembre 2018, l’EIA américaine (Energy Information Administration) a annoncé que le pays était également devenu le premier producteur mondial de pétrole brut durant l’été dernier, dépassant la Russie (les États-Unis étaient déjà les premiers producteurs mondiaux d’hydrocarbures liquides en incluant les liquides de gaz naturel)(1).

Consommation américaine d'énergie
Les énergies fossiles ont compté pour 84,2% de la consommation d'énergie primaire des États-Unis en 2017 selon le BP Statistical Review of World Energy. (©Connaissance des Énergies)

En octobre 2018, la production de pétrole brut des États-Unis a avoisiné 11,4 millions de barils par jour (Mb/j) selon les dernières données de l’EIA américaine publiées le 6 novembre(2). Ce niveau de production est légèrement inférieur à celui de septembre en raison de perturbations dans le Golfe du Mexique liées au passage de la tempête tropicale Michael.

Au total, la production américaine de pétrole brut pourrait atteindre en moyenne 10,9 Mb/j en 2018, soit près de 16% de plus qu’en 2017 (9,4 Mb/j). En 2019, cette production pourrait encore augmenter, à hauteur de 12,1 Mb/j selon les estimations de l’EIA. En mars 2018, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait estimé que l’ogre américain pourrait couvrir à lui seul 80% de la hausse de la consommation mondiale de pétrole entre 2018 et 2023.

Production américaine de pétrole
D’ici à 2020, la production américaine de pétrole pourrait approximativement doubler par rapport au niveau de 2010 selon l’AIE. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)

Précisons que le prix de l’essence à la pompe, qui suscitait l’inquiétude de Donald Trump à l'approche des élections, a augmenté de 2 cents en octobre 2018, atteignant le mois dernier 2,86 $ par gallon en moyenne, soit de l’ordre de 0,66 € par litre(2). L’écart très important avec les prix des carburants en Europe s’explique principalement par le très faible niveau de taxation aux États-Unis (moins d’un cinquième du prix à la pompe, contre près de 60% en France).

Gaz naturel et charbon, les deux piliers du mix électrique américain

Aux États-Unis, la production d’électricité est encore principalement dominée par le gaz naturel et le charbon. Précisons que la part du gaz dans le mix électrique américain (32% en 2017 et 35% en 2018 selon les estimations de l’EIA) progresse aux dépens du charbon (30% en 2017, 28% en 2018).

Près d’un cinquième de la production électrique américaine provient par ailleurs de l’énergie nucléaire, le pays disposant du plus grand parc au monde avec 98 réacteurs nucléaires en service.

Malgré leur progression rapide (l’EIA envisage une hausse de la production photovoltaïque de 27% en 2018 par rapport à 2017), les énergies renouvelables hors hydroélectricité ne devraient compter que pour un peu plus de 10% de la production électrique américaine en 2018 selon les estimations de l’EIA (l’hydroélectricité comptant pour sa part pour 7% du mix).

Avec une consommation électrique de près de 12 833 kWh par habitant par an selon les dernières données de l’AIE, les Américains figurent parmi les principaux consommateurs d’électricité dans le monde (la consommation mondiale moyenne par habitant est de 3 050 kWh par an).

En 2018, les émissions de CO2 liées à l’énergie pourraient augmenter de 2,5% selon les dernières estimations de l’EIA (après une baisse de 0,8% en 2017). Cette hausse est principalement imputée par l’Agence américaine à une consommation accrue de gaz liée à un hiver plus froid et un été plus chaud qu’en 2017.


En 2017, le gaz naturel et le charbon ont compté à eux deux pour 61,8% de la production électrique des États-Unis. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)

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