Le marché des énergies renouvelables en Amérique latine

  • Source : Irena

En 2015, le Mexique et le Chili ont rejoint le Brésil parmi les dix premiers marchés au monde dans le domaine des énergies renouvelables(1). L’Amérique latine constitue ainsi l’une des zones géographiques les plus dynamiques pour ces filières selon Adnan Z. Amin, directeur général de l’Irena (Agence internationale pour les énergies renouvelables). Cette grande zone désignant l'Amérique « hispanique » (en incluant aussi le Brésil et Haïti(2)) s’appuie encore fortement sur ses énergies renouvelables « historiques », à savoir l’hydroélectricité et les bioénergies.

Dans cette étude publiée début novembre, l’Irena fait état du développement des énergies renouvelables dans les différentes régions d’Amérique latine. Elle détaille les investissements en cours, les dynamiques des différentes filières ainsi que les coûts et défis à relever pour que ces dernières se déploient à plus grande échelle.

A l’heure actuelle, les énergies fossiles satisfont encore la très grande majorité des besoins énergétiques de l’Amérique latine : le pétrole a compté à lui seul pour près de 46% de la consommation d’énergie primaire de cette zone en 2013 (contre 31,1% dans le monde en moyenne), d’après les dernières données de l’AIE. Cette prépondérance du pétrole est en particulier due à l’importance du transport en Amérique latine, où circulent des flottes de véhicules moins économes que dans d’autres régions du monde. Le gaz naturel occupe également une place importante dans le mix énergétique d’Amérique latine (23% de la consommation d’énergie primaire), en particulier dans le secteur électrique.

Parmi les énergies renouvelables, les bioénergies (notamment la bagasse, résidu fibreux de la canne à sucre, et les biocarburants au Brésil) et déchets et l’hydroélectricité ont respectivement compté pour 16% et 8% de la consommation d’énergie primaire de l’Amérique latine en 2013. Précisons que le parc hydroélectrique génère encore près de la moitié de l’électricité produite en Amérique latine et l’intégralité de cette production au Paraguay. 

Le solaire photovoltaïque et l’éolien font, malgré leur contribution encore minime dans le mix énergétique de l’Amérique latine (de l’ordre de 1% de la consommation d'énergie primaire), l’objet d’une attention croissante, encouragée par la baisse des coûts de production. Le LCOE du solaire photovoltaïque a ainsi chuté de plus de 50% en Amérique latine selon l’Irena qui rappelle que des appels d’offres récents portant sur des projets photovoltaïques au Mexique et au Pérou ont été conclus à des prix de 36 $/MWh et 48 $/MWh. Précisons que ces filières intermittentes nécessitent un soutien public (qui doivent constituer un « catalyseur » pour des investissements privés selon l’Irena) et l’extension du réseau électrique pour permettre des « synergies » avec d’autres énergies renouvelables « stables » comme l’hydroélectricité.

Rappelons par ailleurs que seuls le Brésil et le Mexique disposent en Amérique latine d’un parc nucléaire, limité dans les deux cas à deux réacteurs.

Consommation d'énergie primaire dans les différentes parties de l'Amérique latine
Consommation d'énergie primaire dans les différentes parties de l'Amérique latine (©Irena)
Lire l'étude :
Energies renouvelables en Amérique latine

Sources / Notes

  1. Le Brésil, le Mexique et le Pérou ont respectivement investi 7,1 milliards, 4 milliards et 3,4 milliards de dollars dans les énergies renouvelables en 2015 selon Bloomberg New Energy Finance.
  2. Le Guyana, la Guyane française et le Surinam ne sont donc pas inclus dans l'Amérique latine.

 

Site de l'Irena 

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