- Source : IRENA
Le Mexique est le 10e producteur de pétrole et de gaz naturel dans le monde. Les énergies renouvelables (EnR) sont en revanche peu développées dans ce pays : hors biomasse, elles satisfont seulement 3,8% de la consommation d’énergie finale dans le pays en 2013, une part qui pourrait atteindre environ 10% à l’horizon 2030 selon les projections actuelles.
L’IRENA (Agence internationale des énergies renouvelables) estime quant à elle que cette part pourrait être portée à 21% en 2030, compte tenu du potentiel des EnR au Mexique, en menant une politique plus volontariste. L’Agence a constitué une feuille de route, baptisée « REmap 2030 », dévoilant les conditions d’un doublement de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial à l’horizon 2030. Elle a constitué à cette fin une série de 26 rapports relatifs à des pays (en anglais), celui consacré au Mexique étant l’un des premiers publiés.
Selon l’IRENA, un effort particulier devrait être porté au développement des EnR dans le domaine de la production d’électricité. Le Mexique s’est, à l’heure actuelle, fixé comme objectif de produire 40% de son électricité en 2035 et 50% en 2050 à partir d’énergies « décarbonées » ou à faibles émissions. Sont inclus dans ce calcul les énergies renouvelables mais aussi l’énergie nucléaire (Laguna Verde, la seule centrale du pays, est composée de 2 réacteurs) ainsi que les énergies fossiles lorsqu’elles sont associées à des systèmes de capture et de stockage de CO2.
D’après les projections de l’IRENA, le Mexique pourrait tirer 46% de son électricité des EnR dès 2030 (contre 13,8% en 2013), principalement grâce aux énergies éolienne (terrestre), hydraulique et photovoltaïque. Précisons que le Mexique pourrait également davantage s’appuyer sur la géothermie, le pays étant déjà le 5e producteur au monde d’électricité à partir de cette énergie (derrière les États-Unis, les Philippines, l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande).
Cet essor de la production électrique issue des EnR nécessiterait naturellement d’importants investissements, notamment en matière d’infrastructures de transport et de systèmes de stockage. In fine, il en résulterait néanmoins, selon l’IRENA, des économies annuelles avoisinant 1,6 milliard de dollars US à partir de 2030 (par rapport aux projections actuelles à cet horizon, compte tenu du recours moins important aux importations d'énergies fossiles). En incluant les externalités positives en matière de santé publique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ces économies sont même évaluées par l’IRENA entre 4,6 et 11,6 milliards de dollars par an.
Il convient toutefois de nuancer ces estimations qui reposent sur des hypothèses encore incertaines, à savoir notamment une augmentation de 50% du prix des énergies fossiles entre 2010 et 2030 et un prix de la tonne de CO2 émise entre 20 et 80 dollars.