Nicolas Hulot et Elisabeth Borne font partie du premier gouvernement d'Edouard Philippe, dont la composition a été annoncée ce 17 mai. (©photo)
Le gouvernement d’Edouard Philippe, organisé autour de 22 ministres et secrétaires d’État, a été dévoilé aujourd’hui(1). C’est Nicolas Hulot qui sera en charge de poursuivre « la transition écologique et solidaire ». Il sera secondé par Elisabeth Borne, autre personnalité issue de la société civile, qui sera chargée des transports.
Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
Annoncé en deuxième position dans l’ordre protocolaire du nouveau gouvernement, Nicolas Hulot a été nommé ministre de la transition écologique et solidaire. Il quitte ainsi la présidence de sa fondation (Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme) qu’il a créée en 1990 pour sensibiliser le grand public et les décideurs à la préservation de la planète et aux nécessaires changements de comportement associés.
Très connu et apprécié des Français pour les nombreuses émissions consacrées à la nature dont il a été producteur et présentateur dès les années 1980 (avec notamment les reportages emblématiques « Ushuaïa »), Nicolas Hulot dit avoir pris conscience au cours de ses pérégrinations à travers le globe de « la mise en péril des grands équilibres écologiques » et de « l’urgence d’agir » pour lutter contre les dérèglements climatiques.
Bien que n’ayant jamais été ministre malgré de nombreuses sollicitations, Nicolas Hulot a pesé sur la vie politique française à plusieurs égards. Il a entre autres été à l’origine du Grenelle de l’environnement après avoir fait signer un « pacte écologique » aux candidats de la campagne présidentielle de 2007 et s’est lui-même porté candidat en 2011 à la primaire d’Europe Écologie-Les Verts (battu par Eva Joly) en vue de l’élection présidentielle suivante de 2012.
Nommé par François Hollande fin 2012 « envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète », il a poursuivi avec cette fonction d’ambassadeur son engagement pour la cause climatique auprès de la communauté internationale et a ainsi activement contribué au succès diplomatique de la COP21. La nomination de Nicolas Hulot, qualifié de « prise de guerre » majeure par de nombreux observateurs, est un signal fort d’Emmanuel Macron à l’attention de ceux qui mettaient en doute son intérêt pour la transition énergétique.
Le nouveau ministre devrait en retour disposer d’une marge de manœuvre importante sur les grands dossiers qui l’attendent, en matière d’énergie (mise en œuvre de la transition énergétique et place du nucléaire en France, rénovation énergétique, négociations climatiques à l’international, etc.) mais pas seulement (Grenelle de l’alimentation, projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, etc.). La fiscalité écologique pourrait constituer l’un des chevaux de bataille de son ministère.
Elisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique, chargée des transports
Haute fonctionnaire, Elisabeth Borne a occupé différents postes clés au sein de cabinets ministériels (elle était déjà chargée des transports dans le cabinet du Premier ministre Lionel Jospin entre 1997 et 2002) et des fonctions de direction au sein de grandes entreprises (directrice de la stratégie à la SNCF de 2002 à 2007, puis directrice des concessions au sein d’Eiffage durant un an).
Bien moins connue du grand public que Nicolas Hulot, Elisabeth Borne est, comme lui, ministre pour la première fois. Elle connaît toutefois bien les arcanes ministériels. Après avoir été préfète de la région Poitou-Charentes et de la Vienne entre 2013 et 2014, elle a suivi au ministère en charge de l’énergie Ségolène Royal dont elle a été directrice de cabinet pendant un an (de 2014 à 2015). Avant sa nomination comme ministre, Elisabeth Borne était depuis près de 2 ans PDG de la RATP (Régie autonome des transports parisiens), où elle a entre autres poursuivi le plan « Bus 2025 ».
Il reste désormais à préciser les priorités et champs d’action respectifs des deux nouveaux ministres, sachant que Nicolas Hulot bénéficiera d’un périmètre très large, comme l’avait réclamé sa Fondation, aux côtés de 7 autres ONG, dans un courrier adressé à Emmanuel Macron le 11 mai dernier : « La pertinence d'un grand ministère, avec à sa tête un ministre d’État, numéro deux dans l’ordre protocolaire, en charge du développement durable (écologie, biodiversité, climat et énergie, transport, logement et urbanisme, aménagement du territoire, pêche et mer) […] a fait ses preuves »(2).