- Source : Ifri
Aux États-Unis, l'intensité carbone de la production électrique a chuté de 25% entre 2008 (517 g d'équivalent CO2 par kWh) et 2019 (391 g d'équivalent CO2 par kWh. Cette chute des émissions de CO2 du secteur électrique a « été obtenue principalement grâce à la transition en cours du charbon vers le gaz, rendue possible par la révolution du gaz de schiste »(1), rappelle Charles Merlin(2).
Durant sa campagne, le Président américain Joe Biden s'est engagé à viser un « net zero power system » (neutre en carbone) d'ici à 2035. Dans l'étude en anglais ci-après publiée le 25 juin par le Centre Énergie & Climat de l'Ifri, Charles Merlin estime que, malgré la contribution des filières éoliennes et solaires fréquemment mise en exergue, une « décarbonation profonde de la production d'électricité d'ici 2035 sera extrêmement difficile, voire impossible ».
Ancien adjoint au conseiller nucléaire de l’Ambassade de France à Washington, Charles Merlin estime que les États-Unis ne pourront pas atteindre la neutralité carbone sans un recours « massif » au nucléaire (filière qui a compté pour 20% de la production américaine d'électricité en 2020(3)). Il souligne en particulier le rôle central que pourraient jouer les petits réacteurs modulaires (SMR) pour poursuivre la décarbonation du mix électrique américain, mais à un horizon plus lointain que 2035.
Sources / Notes
- Durant cette période, la production électrique des centrales à charbon américaines a été divisée par 2. Elle a été, selon Charles Merlin, remplacée à 67% par une production des centrales à gaz, à 23% par celle des éoliennes et à 9% par celles de la filière solaire (les parts de l'hydroélectricité et du nucléaire restant constantes).
- Ancien adjoint au conseiller nucléaire de l’Ambassade de France à Washington.
- Electricity in the United States, EIA.