Éolienne et panneaux photovoltaïques dans l'Illinois (©Invenergy)
En 2020, la consommation d’énergie des États-Unis a chuté à son plus bas niveau depuis 1995 selon l’EIA américaine (Energy Information Administration)(1). Les émissions américaines de CO2 liées à cette consommation n’avaient quant à elles jamais été aussi basses depuis… 1986.
La consommation américaine d’énergie à son plus bas niveau depuis 25 ans
En 2020, la consommation d’énergie primaire des États-Unis a baissé de 7,3% par rapport à 2019(2), soit une chute bien plus forte que la moyenne mondiale (baisse de presque 4%). La consommation américaine de pétrole a en particulier baissé de 12,6%, la crise sanitaire ayant particulièrement affecté le secteur des transports.
C’est le charbon qui a connu le plus fort recul (baisse de 18,6% de la demande en 2020 par rapport à 2019), amplifiant une tendance des dernières années (la consommation avait déjà chuté de plus de 20% entre 2016 et 2019, malgré l'engagement du Président Donald Trump à soutenir cette industrie). Au total, la part du charbon s’est réduite à moins de 10% du mix énergétique américain en 2020.
Les énergies renouvelables connaissent une dynamique totalement inverse : en 2019, elles avaient déjà, en cumul, dépassé le charbon dans le mix énergétique américain pour la première fois depuis 1885, rappelle l'EIA. En 2020, la consommation américaine d’énergie éolienne a augmenté de 14% par rapport à 2019, et celle d’énergie solaire de 22,5%.
En 2021, le solaire photovoltaïque et l’éolien pourraient compter pour plus des deux tiers des nouvelles capacités électriques installées aux États-Unis selon les prévisions de l’EIA. Ces deux filières ne comptaient toutefois encore que pour 4,5% de l’ensemble de la consommation d’énergie primaire des États-Unis en 2020.
Le gaz naturel continue de progresser dans le mix énergétique américain : il a compté pour 33,8% de la consommation d’énergie primaire des États-Unis en 2020, contre 25,2% en 2010 et 29% en 2015. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)
Une chute des émissions de CO2 près de deux fois plus forte qu’au niveau mondial
En 2020, les émissions américaines de CO2 liées à l’énergie ont atteint près de 4,6 milliards de tonnes (Gt), un niveau inférieur de près de 11% à celui de 2019 (avec une chute des émissions dans tous les secteurs, une première depuis 2012), en raison des mesures de restriction liées à la crise sanitaire et de l’évolution du mix énergétique américain (en particulier dans le secteur électrique, avec le recul du charbon et la progression des filières renouvelables).
Au niveau mondial, les émissions de CO2 liées à l’énergie ont atteint 31,5 Gt en 2020 selon les dernières estimations de l’AIE, soit une baisse d’environ 5,8% par rapport à 2019 (33,4 Gt CO2), « la plus forte chute annuelle […] depuis la Seconde Guerre mondiale ». Ces émissions mondiales ont toutefois connu un rebond en fin d'année dernière : en décembre 2020, elles étaient supérieures de 2,1% au niveau de décembre 2019.