- Source : Ifri
« Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, le changement climatique a constitué une thématique centrale lors de l'élection présidentielle », et plus encore au cours de la primaire des Démocrates qui a « contraint Joe Biden à revenir sur ses propositions initialement modérées et à présenter un plan beaucoup plus ambitieux connu sous le nom de Clean Energy Revolution », rappelle Arnault Barichella dans l’éditorial en anglais ci-après publié le 13 janvier par le Centre Énergie & Climat de l’Ifri.
L'auteur souligne que les nominations au sein de la future administration - notamment celle de Jennifer Granholm comme Secrétaire à l'Énergie - « confirme les ambitions de Joe Biden » de mener une politique énergie-climat ambitieuse. Il détaille toutefois les nombreuses incertitudes qui pourraient faire obstacle à cette politique au Congrès : division des Démocrates « entre modérés et progressistes » à la Chambre des représentants, Sénat coupé en deux avec 50 sièges pour chaque grand parti, volonté de sénateurs Républicains d'avoir recours au « filibuster » (technique d'obstruction consistant à monopoliser la parole) sur certaines thématiques, etc.
Les politiques de l'administration Biden devront ainsi nécessairement recueillir « un certain niveau de consensus bipartisan » au Congrès pour être mises en œuvre (consensus qui existe déjà sur certaines thématiques énergétiques selon l'auteur : capture et stockage du CO2, nucléaire, etc.). Les Démocrates pourraient en outre perdre la majorité à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de 2022, ce qui laisse à Joe Biden près de « deux ans pour générer un nouvel élan sur le changement climatique au sein du Congrès ».
Sources / Notes
- Arnault Barichella est chercheur doctorant à Sciences Po Paris. Ses recherches portent principalement sur l'analyse comparative des politiques énergie-climat en Europe et aux États-Unis.