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Le Mexique a annoncé qu'il allait se réserver le monopole de l'exploitation du lithium, minerai stratégique qui entre dans la fabrication des batteries des voitures électriques, selon un projet de réforme constitutionnelle présenté vendredi.
Transmise à la chambre des députés, la réforme du président Andres Manuel Lopez Obrador propose également de réserver à l'État une participation majoritaire dans le secteur électrique, a précisé le chef de l'État lors de sa conférence de presse quotidienne.
Si le projet de réforme constitutionnelle est approuvé, l'exploitation des minerais dits "stratégiques" ne seront pas concédés à des entreprises privées, a déclaré le ministre de l'Intérieur Adan Lopez lors de cette même conférence. "Ce sera l'État qui interviendra dans l'exploitation et la production de ces minerais", a-t-il dit.
Le président Lopez Obrador a précisé qu'il existe actuellement huit concessions d'exploitation de lithium dans le pays.
L'Australie, la Chine et le Chili sont les principaux producteurs mondiaux de lithium. Le Mexique disposerait de la plus grande réserve mondiale de lithium dans l'Etat de Sonora (nord), avait rapporté en 2019 le site spécialisé Mining Technology.
"Sonora dispose de l'une des premières réserves de lithium au monde", indique également le site de l'entreprise privée Bacanora Minerals, qui détient 77,5% du "Sonora lithium project" en partenariat avec l'entreprise chinoise Ganfeng Lithium (22,5%). L'État de Sonora est également une zone où opèrent les narcotrafiquants et le crime organisé.
La réforme constitutionnelle réserve également à la Commission fédérale d'électricité (CFE) 54% du marché, et 46% au secteur privé. "Cela signifie renforcer les entreprises publiques comme la CFE, car la politique antérieure consistait à renforcer les entreprises privées", a commenté le président mexicain.
"AMLO", comme il est connu au Mexique, accuse ses prédécesseurs d'avoir mis en oeuvre des politiques néolibérales de nature à aggraver la corruption et les inégalités au Mexique, une des vingt premières économies mondiales mais dont près de la moitié des 126 millions d'habitants vivent sous le seuil de la pauvreté. Le président a cependant assuré que la réforme n'entendait pas "nationaliser ni étatiser" la CFE.