- Source : EIA
Au Mexique, les énergies fossiles ont compté pour plus de 91% de la consommation d’énergie primaire et près des trois quarts de la production nationale d’électricité en 2019(1). Dans le rapport en anglais ci-après publié le 30 novembre, l’EIA (Energy Information Administration) américaine présente un ensemble de données sur la situation énergétique de ce pays d’environ 128 millions d’habitants(2).
Il est notamment souligné que le Mexique a, en 2019, produit près de 1,7 million de barils par jour (Mb/j) de pétrole brut et de condensats(3), soit son plus bas niveau depuis 40 ans(4). Cette chute est liée à l’exploitation de champs pétroliers « anciens »(5) dont la production est en déclin(6). Le Mexique reste toutefois un important exportateur de pétrole brut : 1,3 Mb/j en 2019, dont près de la moitié à destination des États-Unis (ce qui fait du Mexique leur 2e fournisseur étranger de pétrole brut après le Canada(7)).
Le gaz naturel est appelé à jouer un rôle croissant dans le mix énergétique mexicain, malgré la baisse de la production nationale (- 35% entre 2009 et 2019(8)) : le gouvernement envisage une hausse de 30% de la consommation intérieure d’ici à 2032 (par rapport au niveau de 2017), principalement dans le secteur électrique. En 2019, près de 56,5% de la production mexicaine d’électricité provenait déjà de centrales à gaz.
Les énergies renouvelables ne comptaient pour leur part que pour 7,3% de la consommation d’énergie primaire et pour près de 17% de la production électrique du Mexique en 2019 (une loi de 2012(9) fixe pour objectif de porter la part d’électricité « propre » dans le mix mexicain à 35% en 2024(10)). L’hydroélectricité est pour l’heure la principale filière renouvelable productrice d’électricité dans le pays, devant l’éolien. Précisons que le Mexique est le 5e pays en matière de capacités installées de géothermie (près de 950 MW).
Le Mexique dispose également d’une centrale nucléaire en exploitation – Laguna Verde dans l’État de Veracruz – constituée de 2 réacteurs d’une puissance cumulée de 1 552 MW. Celle-ci compte pour près de 3% de la production annuelle d’électricité du Mexique(11).
Sources / Notes
- BP Statistical Review of World Energy, juin 2020.
- Donnée de la Banque mondiale en 2019.
- 1,9 Mb/j en incluant les autres hydrocarbures liquides.
- Au début des années 2010, cette production avoisinait 2,6 Mb/j.
- Le Mexique fait partie des 25 pays disposant des plus grandes réserves prouvées de pétrole brut, avec 5,8 milliards de barils (en incluant les condensats) en janvier 2020 selon le Oil & Gas Journal. Ces réserves sont principalement constituées de pétroles lourds et sont concentrées essentiellement dans des champs offshore.
- Pour inverser cette tendance, la Commission nationale des hydrocarbures a approuvé en 2019 les plans de développement de 20 nouveaux gisements prioritaires par la compagnie nationale Pemex.
- Le Mexique a compté pour près de 9% des importations américaines de pétrole brut en 2019. Précisons que l’USMCA (United States-Mexico-Canada Agreement) sert de cadre aux échanges énergétiques entre les deux pays depuis le 1er juillet 2020, ayant remplacé à cette date le NAFTA (North America Free Trade Agreement).
- La production mexicaine de gaz naturel était de 34 milliards de m3 en 2019, contre 52,6 Gm3 en 2009.
- « La Secretaría de Energía en coordinación con la Comisión Federal de Electricidad y la Comisión Reguladora de Energía, promoverán que la generación eléctrica proveniente de fuentes de energía limpias alcance por lo menos 35 por ciento para el año 2024. » Ley General de Cambio Climático.
- Une cible de 43% à été fixée pour l’horizon 2030.
- Le réacteur n°1, connecté au réseau électrique en avril 1989, a obtenu en juillet 2020 une autorisation d’exploitation jusqu’à juillet 2050. Précisions sur cette centrale dans la base de données de l’AIEA.