Engie qualifie la production de Thassalia de « géothermie marine », par analogie avec la géothermie qui désigne l'exploitation de la chaleur terrestre par l'homme. (©Antoine Meyssonnier)
Thassalia a été inaugurée le 17 octobre par Engie à Marseille. Cette installation est présentée par le groupe comme la première centrale de « géothermie marine » en France(1). Explications.
Thassalia et le principe de géothermie marine
Implantée au sein du Grand Port Maritime de Marseille, la centrale Thassalia prélève de l’eau de mer à 7 mètres de profondeur dans la Méditerranée, à une température avoisinant 14°C l’hiver et 22°C l’été. Cette eau transite en surface par des groupes froid et des thermofrigopompes (TFP) associés à des pompes à chaleur(2) : des frigories et des calories sont récupérées en fonction des besoins et transmises à un réseau alimentant une partie du nouveau quartier d’affaires portuaire Euroméditerranée(3).
D’une capacité totale de 19 MW (pour la production de chaud et de froid), la centrale Thassalia doit, à l’horizon 2020, permettre de fournir l’essentiel des besoins en chauffage, en eau chaude et en climatisation de près de 500 000 m2 de bâtiments (incluant un centre commercial, un hôtel, des bureaux et des logements). Des chaudières à gaz d’appoint sont également intégrées au sein de l’installation Thassalia pour garantir la continuité de la fourniture d’énergie.
Des projets d’énergies marines en vogue
Le coût total du projet Thassalia avoisine 35 millions d’euros, près de 7 millions étant couverts par des aides publiques (du Fonds européen FEDER, de l’Ademe et de collectivités territoriales). Long de 3 km, le réseau urbain de chaleur et de froid autour de Thassalia doit permettre de réduire de 70% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un système de fourniture « classique » selon Engie.
Le groupe indique que ce système de géothermie marine est particulièrement adapté à des zones de forte densité comme Monaco. Notons qu'en zone intertropicale, plusieurs projets portent sur l’exploitation de forts différentiels de température (de l’ordre de 20°C) entre les eaux de surface et les eaux profondes (prélevées par exemple à une température de 5°C à 1 000 m de profondeur) afin de produire de l’électricité. On qualifie communément cette production d’énergie thermique des mers ou d’énergie « maréthermique »(4).
L’exploitation des différentes énergies marines (hydrolienne, houlomotrice, marémotrice, osmotique, etc.) suscite un intérêt croissant bien que certaines d’entre elles restent encore à un stade de maturité peu avancé. Les énergéticiens se tournent de plus en plus vers les ressources issues du milieu marin, sachant que près de 40% de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes.