- Source : EIA
Aux États-Unis, l’Energy Information Administration (EIA)(1) a publié la semaine dernière la version intégrale de son « Energy Outlook 2016 » qui présente différentes projections sur la situation énergétique américaine à l’horizon 2040. Outre un scénario de référence prenant en compte les tendances technologiques et démographiques actuelles (« business-as-usual »), l’EIA présente un ensemble de scénarios alternatifs différant notamment les uns des autres en matière de croissance économique, de politiques publiques ou encore de progrès technologiques.
Parmi les projections du scénario de référence, l’EIA envisage une baisse de la production américaine de pétrole brut d’ici à 2017 à un niveau de 8,6 millions de barils par jour (contre 9,4 Mb/j en 2015), puis une hausse sensible de celle-ci jusqu’à 11,3 Mb/j en 2040 grâce à une forte remontée des cours du pétrole (de moins de 50$/baril en 2017 à plus de 130 $/baril en 2040). La hausse de la production américaine reposera, selon l’EIA, sur l’exploitation croissante des ressources non conventionnelles (« tight oil »), avec une réduction des coûts des technologies employées et une augmentation du taux de récupération de pétrole au niveau de chaque puits.
Le scénario de référence postule par ailleurs une augmentation de la production gazière américaine de 54,8% entre 2015 et 2040 malgré une relative stabilité des cours du gaz aux États-Unis. Selon l’EIA, la part du gaz de schiste dans la production gazière américaine devrait passer de 50% en 2015 à 69% en 2040. Notons qu'une forte augmentation des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) est attendue.
En matière d’électricité, la production issue des centrales à charbon devrait fortement diminuer (baisse de 436 TWh entre 2015 et 2040 dans le scénario de référence), au contraire de celle des centrales à gaz (+ 594 TWh sur la période) et des unités de production renouvelables (+ 828 TWh).
La mise en œuvre du Clean Power Plan (qui vise à réduire les émissions américaines de CO2 liées à la production d'électricité de 32% d'ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2005) devrait avoir une incidence majeure dans cette évolution. En cas de respect de ce plan, les centrales à gaz et les unités de production renouvelables devraient respectivement produire davantage d’électricité que les centrales à charbon dès 2024 et 2028. L’issue de l’élection présidentielle américaine de novembre 2016 pourrait avoir un impact important à cet égard, Donald Trump ayant notamment déclaré vouloir supprimer l’Agence de protection de l’environnement (EPA) à l’origine du Clean Power Plan.
Consommation d'énergie des États-Unis en 2015 et projection à l'horizon 2040 (©Connaissance des Énergies)
Sources / Notes
- Agence statistique du Département de l’énergie américain.