Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 auront lieu à Paris, respectivement du 2 au 18 août et du 4 au 15 septembre. (©Paris2024)
Le CIO(1) entérine aujourd’hui à Lima l’attribution des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Au sein du riche dossier de candidature de la capitale française figurent quelques grandes orientations relatives à la fourniture d’énergie de l’événement.
Des Jeux olympiques rimant avec transition énergétique
Le dossier de candidature de Paris 2024 fait à plusieurs reprises référence à la COP21 (qui s’est déroulée fin 2015 au Bourget) en mettant en avant la qualité de l’organisation de la Conférence Climat et en promettant d’adopter une démarche exemplaire en matière d’énergie et de lutte contre le réchauffement climatique(2). Le comité de Paris 2024 s’engage ainsi à réduire de 55% son empreinte carbone par rapport aux précédentes éditions des jeux olympiques et paralympiques d’été (Londres 2012, Rio 2016), afin de « s’inscrire dans la trajectoire 1,5°C » visé par l’Accord de Paris(3).
Pour atteindre cet objectif, Paris entend jouer la carte de la sobriété, avec notamment près de 95% d’équipements sportifs déjà existants ou temporaires, et met en avant sa « stratégie d’excellence environnementale » : nouveaux sites olympiques à énergie positive (Centre aquatique et Bercy Arena), transports en commun « propres » gratuits et illimités le jour de la compétition pour les détenteurs de billets, localisation de 85% des athlètes à moins de 30 minutes de leurs sites de compétition, démarche d’économie circulaire, etc.
Le village olympique et paralympique doit pour sa part faire figure de démonstrateur de « smart city », avec un objectif « zéro déchet » et des bâtiments aux matériaux bio-sourcés, alimentés par « des systèmes de production de chaleur par EnR et de rafraîchissement par des toitures végétalisées(4) ». Il est par ailleurs prévu d’équiper le Stade de France(5) d’une toiture photovoltaïque dans le cadre de sa modernisation.
Les Jeux de Paris 2024 « serviront d’accélérateur pour la transition énergétique de la France », promet le dossier de candidature qui rappelle les objectifs de la loi de transition adoptée à l’été 2015 et mentionne en particulier la contribution des énergies renouvelables(6). Concrètement, le comité d’organisation annonce qu’une « politique d’achat » sera mise en œuvre afin de certifier un approvisionnement « à 100% des sites en énergies renouvelables pendant les Jeux ».
La sécurité d’approvisionnement mise en exergue
Le comité d’organisation entend promouvoir le développement des énergies renouvelables mais les modalités concrètes de leur contribution dans 7 ans restent à préciser. Pour l’heure, il est rappelé que la production électrique est « décarbonée » en France à plus de 91%, essentiellement grâce au parc nucléaire (72,3% du mix électrique français en 2016).
Le dossier de candidature de Paris 2024 insiste en outre sur la « qualité » et la sûreté de l’approvisionnement en énergie, et plus particulièrement en électricité en France. Il est précisé qu’« aucune source d’alimentation complémentaire ne sera nécessaire pour compléter la capacité existante » afin de satisfaire les besoins d’énergie pendant les Jeux (la consommation énergétique estimée de l’événement n’est pas précisée dans le dossier de candidature(7)). Afin de répondre aux exigences du CIO, les organisateurs devront toutefois installer des groupes électrogènes supplémentaires sur chaque site.
Le comité de Paris 2024 vise une certification IS0 20121(8) pour attester de la « durabilité » de l’événement. Un partenariat stratégique a par ailleurs été signé en mai 2016 avec le WWF France qui entrevoit une « ambition écologique » dans ces Jeux olympiques, traditionnellement consommateurs d’énormes ressources(9). Signalons enfin qu’une « Green Team » mobilisant des athlètes en amont, pendant et après les Jeux devrait être mise en place pour « sensibiliser et éduquer le public » aux problématiques environnementales.