©Vanackere - Bioéthanol Carburant
Les « indicateurs du bioéthanol sont tous au vert pour répondre à l’engouement croissant des consommateurs », assure la Collective du bioéthanol(1) dans son état des lieux annuel sur le SP95-E10 et le superéthanol E85 présenté ce 26 janvier.
SP95-E10 : une progression constante de part de marché
En 2020, la consommation française de carburants a connu une chute majeure dans le contexte de la crise de Covid-19 : - 13,7% pour les essences (alors que la filière anticipait une hausse de 7% sur l'année avant la pandémie) et - 15,4% pour le gazole(2).
Pour autant, la filière du bioéthanol souligne la progression continue du SP95-E10 (qui peut incorporer jusqu’à 10% de bioéthanol en volume contre 7,5% pour le SP95(3)) sur le marché français des essences : essence la plus consommée depuis 2017, sa part s'est élevée à 48,5% des essences consommées en France en 2020 (50,6% sur le seul mois de décembre 2020), contre 47,6% en 2019.
À fin 2020, 6 800 stations distribuaient du SP95-E10 (354 de plus qu’à fin 2019), soit « 70% des stations les plus importantes » de l'hexagone. Près du 99% du parc roulant des véhicules essence peut désormais consommer du SP95-E10, souligne par ailleurs la filière du bioéthanol (contre 65% en 2009).
La part de marché du superéthanol E85, non mentionné sur ce graphe, s’est élevée à 3,6% en 2020. (©Connaissance des Énergies, d’après SNPAA)
La filière met toujours en avant deux principaux avantages à ses carburants, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et plus encore le prix : le SP95-E10 est « en moyenne 3,7 centimes €/l moins cher que le SP95 dans une même station-service ». En prenant en compte une « surconsommation de 1% », le gain net par litre reste de 2,3 centimes par litre, souligne le SNPAA (Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole).
Superéthanol E85 : une hausse de la consommation française en 2020
Ce sont surtout les données concernant le superéthanol E85 (carburant qui contient entre 65% et 85% de bioéthanol selon les saisons(4)), qui réjouissent le plus la filière du bioéthanol. L'E85 est en effet le seul carburant dont la consommation a augmenté en France en 2020 (+ 4%). Il n'a certes compté que pour 3,6% du marché français des essences en 2020 mais ce carburant est de plus en plus distribué : à fin 2020, il était disponible dans 2 305 stations-service, « soit 1 station sur 4 » en France (565 stations de plus qu’à fin 2019, + 32%).
Et grâce à une très faible fiscalité par rapport aux autres carburants (« car plus écologique »), le superéthanol-E85 est de loin l'essence la moins chère à la pompe (0,66€ par litre en moyenne), y compris en prenant en compte une surconsommation moyenne de l'ordre de 25%.
Pour rappel, l’E85 peut être consommé par des véhicules dits « Flex Fuel » s’adaptant aux différents mélanges d’essence et d’éthanol, mais aussi par des véhicule essence récents équipés de boîtiers de conversion « E85 » (qui reconnaissent le type de carburant inséré dans le réservoir et ajustent le fonctionnement du moteur en conséquence(5)).
Selon les estimations de la filière du bioéthanol portant sur l'année 2020, près de 105 000 véhicules en France seraient munis de boîtiers E85 et environ 39 000 véhicules « Flex Fuel » seraient en circulation. Le nombre de ces véhicules « Flex Fuel » devrait sensiblement augmenter, le constructeur Ford venant d'annoncer la future commercialisation de plusieurs nouveaux modèles en 2021, dont une citadine Fiesta « Flexifuel » (pour livraison en septembre) et un SUV Puma « Flexifuel » (pour livraison en juin).
Selon la filière du bioéthanol, le superéthanol-E85 « réduit en moyenne de 50% les émissions de CO2 et de 90% les émissions de particules par rapport à l’essence fossile ». (©Connaissance des Énergies, d’après SNPAA)
À l'avenir, la filière du bioéthanol compte entre autres sur l’évolution réglementaire au niveau européen pour continuer à progresser. Le nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre envisagé par l’UE (baisse de 55% des émissions d’ici à 2030 par rapport à 1990, au lieu de - 40% précédemment) devrait entre autres être répercuté sur l’objectif de développement des énergies renouvelables dans les transports en 2030 (relevant potentiellement l'objectif à cet horizon de 14% à 24% selon la filière du bioéthanol). Au niveau français, l’objectif d’incorporation de biocarburants dans l’essence est fixé à 8,6% en 2021 (contre 8,2% en 2020) et 9,2% en 2022.
Hors carburants, précisons enfin que la filière du bioéthanol a souligné qu’elle avait massivement produit du gel hydro-alcoolique durant la crise sanitaire (jusqu’à 500 000 litres par jour fin mars 2020).