Exploitation de pétrole aux États-Unis. (©Hess Corporation)
Les investissements mondiaux liés à l'énergie pourraient rebondir de presque 10% en 2021 (par rapport à 2020), indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié le 2 juin(1). Précisions.
1 900 milliards de dollars en 2021
L'AIE estime que les investissements mondiaux liés à l'énergie pourraient atteindre 1 900 milliards de dollars en 2021, un montant proche du niveau de 2019 avant la crise sanitaire de Covid-19.
6e année consécutive
Pour la 6e année consécutive, les investissements mondiaux liés à l'électricité devraient dépasser ceux liés à l'approvisionnement en pétrole et en gaz naturel.
Les investissements mondiaux dans le secteur électrique pourraient augmenter de près de 5% en 2021 et dépasser 820 milliards de dollars. Près de 70% de ces investissements pourraient être consacrés aux centrales renouvelables selon l'AIE qui souligne la compétitivité croissante de ces filières : « avec un dollar dépensé aujourd'hui pour le déploiement de l'énergie solaire photovoltaïque, quatre fois plus d'électricité est générée qu'il y a dix ans, grâce à une amélioration considérable de la technologie et à la baisse des coûts » des centrales. Malgré une baisse tendancielle des investissements en faveur des centrales au charbon, l'AIE souligne que ces dernières sont loin d'avoir disparu du paysage énergétique, comme en témoigne la relance de nouveaux projets en 2020 en Chine, mais aussi au Cambodge, en Indonésie ou encore au Pakistan(2).
Les investissements mondiaux dans l'amont pétrolier et gazier pourraient par ailleurs augmenter de près de 10% en 2021 (toujours par rapport à 2020) après le choc de l'an dernier, mais ils resteront « bien en dessous des niveaux pré-crise sanitaire », indique l'AIE.
Doubler ou tripler les investissements dans les énergies « propres »
Selon l'AIE, 750 milliards de dollars ont été investis dans le monde en 2021 dans les énergies « propres » et l'efficacité énergétique, un montant qui reste loin des scénarios compatibles avec les objectifs climatiques : « les investissements dans les énergies propres devraient doubler durant la décennie 2020 pour maintenir les températures bien en dessous d'une hausse de 2°C (d'ici à 2100 par rapport aux températures de l'ère préindustrielle) et plus que tripler afin de garder la porte ouverte pour une stabilisation à 1,5°C » de cette hausse. Ce manque d'investissements constitue « une faille majeure des transitions énergétiques », alerte l'AIE en vue de la COP26 qui se tiendra à Glasgow fin 2021.