Essai de collision (©Pixabay)
Les coûts de réparation d'une voiture électrique suite à une collision sont en moyenne plus élevés que ceux d'un véhicule à moteur thermique, selon un rapport publié ce 27 mai par l'association Sécurité et réparations automobiles (SRA)(1).
800 000 rapports d'expertise d'assureurs de 2023
Sur la base d'un constat « brut » des sinistres constatés en 2023 (concernant des véhicules électriques dans 5% des cas), les réparation sur un véhicule électrique suite à une collision seraient en moyenne « 15% à 20% » plus chères que celles intervenant sur un véhicule thermique, indique à Connaissance des Énergies Rodolphe Pouvreau, directeur de SRA.
Ce premier constat doit toutefois être tempéré car ces données ne portent pas sur les mêmes types de véhicules et sur les mêmes usages. De façon caricaturale, difficile de comparer les coûts de réparation propres à « une Tesla Model Y avec ceux d'une Renault 18 ».
Pour affiner son constat, SRA a donc pris en considération 800 000 rapports d'expertise des assurances touchant des véhicules de moins de 6 ans comparables entre version thermique et équivalent électrique (uniquement 100% électrique, les véhicules hybrides de la gamme étant comptabilisés en motorisation thermique) : même marque, même modèle, même génération.
Il en ressort un écart généralement moins significatif mais tous les modèles étudiés restent plus onéreux à réparer en version électrique qu'en version thermique, à l'exception de l'Opel Corsa VI (Rodolphe Pouvreau n'a « pas d'explications spécifiques » sur cette exception).
La Smart Fortwoo III était par exemple environ 1,1% plus chère à réparer lors d'une collision l'an dernier en version électrique (qu'en modèle thermique) mais l'écart monte jusqu'à presque 17% dans le cas de la Golf VII de Volkswagen.
D'où vient le surcoût de réparation des véhicules électriques ?
Plus de la moitié du coût des réparations est lié aux pièces et ce poste est « systématiquement plus élevé, avec des conceptions assez proches » pour les modèles électriques (avec des éléments spécifiques, batteries électriques en tête) par rapport aux équivalents thermiques.
Parmi les explications avancées par SRA figure le poids plus élevé des véhicules électriques, le choc lors d'une collision se faisant avec une plus grande inertie. SRA a constaté dans ces conditions une moindre réparabilité des pièces des véhicules électriques.
Par ailleurs, l'écart des coûts de réparation provient également du poste main d’œuvre pour un certain nombre de modèles (VW UP!, Golf VII, Mini IV et Peugeot 2008 II). Le coût plus onéreux de ce poste chez les véhicules électriques peut entre autres s'expliquer par :
- des opérations supplémentaires comme la mise en sécurité du véhicule (protocole spécifique pour les modèles électriques par un personnel habilité) ;
- un taux de réparation plus élevé au sein des réseaux constructeurs, « ces derniers présentant généralement des tarifs horaires plus onéreux que les réseaux indépendants ».
SRA appelle à poursuivre et affiner cette étude sur plusieurs années. Celle-ci s'inscrit dans un contexte inflationniste, rappelle Rodolphe Pouvreau (coûts de réparation en hausse de 18% au cours des deux dernières années).