- Source : Ifri
Lors d'une visite dans les locaux d'Epex Spot ce mardi 2 juillet, le ministre de l'environnement allemand Peter Altmaier a reconnu que la transition énergétique implique des « problèmes transitoires », en particulier de capacités excédentaires sur le réseau, celles-ci pouvant entraîner l'apparition ponctuelle de prix négatifs sur les marchés de gros de l'électricité. Il a réaffirmé la nécessité de mieux intégrer les énergies renouvelables et d'harmoniser leur développement avec celui des réseaux. La constitution d'un marché plus intégré de l'électricité doit selon lui permettre de réduire la volatilité des prix de l'électricité. Cette volatilité pourrait par ailleurs être mieux anticipée par les industriels.
Dans une étude publiée par le Comité d'études des relations franco-allemandes (CERFA) de l'Ifri, Hubertus Bardt analyse les effets de la transition énergétique allemande sur les entreprises nationales. « Le principal danger serait que l'État recoure de manière excessive à des mesures contraignantes pour restructurer la production d'énergie, car cela menacerait la compétitivité et les gains de productivité, en particulier dans le secteur de l'électricité », met-il en garde.
Entre début 2007 et début 2012, les tarifs destinés aux groupes industriels hautement énergivores ont augmenté de près de 40%. Cela fait craindre une délocalisation de certains sites. Au sein des entreprises de l'industrie de transformation, l'incertitude prime encore : 80% d'entre elles disent ne pas avoir une vision claire des conséquences de cette Energiewende encore récente. Cette dernière a réellement débuté à l'automne 2010 avec un document présentant le « concept énergétique allemand ». Elle a été confirmée avec la sortie « irréversible » du nucléaire décidée à l'été 2011.