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Le secteur de l'éolien dans le rouge en Bourse après les annonces de Trump

  • AFP
  • parue le

Les titres des groupes du secteur de l'éolien sont tombés dans le rouge en Bourse mardi après l'annonce par Donald Trump d'un moratoire sur le développement de parcs éoliens, mais certains acteurs relativisent l'impact de cette décision face à la très forte demande d'électricité aux Etats-Unis.

Le nouveau président, à peine intronisé, a signé un décret entravant le développement de nouveaux projets d'énergie éolienne. Il avait promis pendant sa campagne de bloquer tout nouveau projet éolien aux Etats-Unis durant son mandat, se refusant à subventionner davantage le secteur.

La principale chute en Bourse concerne le géant danois Ørsted, spécialisé dans les énergies renouvelables, qui s'est effondré de 10,7% à Copenhague.

Le groupe, premier à avoir investi massivement dans l'éolien en mer, a aussi annoncé lundi des dépréciations d'actifs de 12,1 milliards de couronnes danoises (1,6 milliard d'euros).

Son compatriote Vestas a perdu 2,3%.

En Allemagne, RWE, principal producteur d'électricité du pays, a lâché 0,4% tandis que le fabricant d'éoliennes Nordex reculait de 1,9% à Francfort.

En France, le cablier Nexans, très actif pour relier les champs éoliens marins aux réseaux terrestres, a perdu 0,3%, tandis que les grands énergéticiens français présents dans l'éolien offshore aux Etats-Unis Engie (-0,7%) et TotalEnergies (-0,9%) étaient également dans le rouge.

"Bienvenue dans le monde de Trump 2.0, où les investisseurs se verront servir une bonne dose d'adrénaline, de volatilité et d'imprévisibilité", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

Dans l'éolien offshore, l'impact sur les projets variera selon leur niveau d'avancement, estime RystadEnergy: les 2,4 GW en construction "ont peu de risque d'être affectés". En revanche 10,5 GW ayant déjà un permis mais n'ayant pas encore atteint la décision finale d'investissement, feront face à "un climat d'investissement défavorable", quand "les 25 GW au tout premier stade de développement ne devraient probablement connaître aucune avancée sous cette présidence", estime l'analyste Artem Abramov.

"Il y a un tel besoin d'électricité aux États-Unis que les seuls projets qui peuvent aller assez vite sont les projets renouvelables", relativise un industriel européen. Aujourd'hui, les acteurs américains "ont besoin d'électrons et donc prennent des électrons renouvelables puisque c'est ceux qui sont les plus rapides à avoir", poursuit-il en rappelant qu'ils ont également "des engagements sur la décarbonation".

TotalEnergies n'a pas souhaité faire de commentaire. Son patron, Patrick Pouyanné, avait indiqué fin novembre à Londres ne pas s'attendre à une rupture importante dans les projets d'énergies renouvelables terrestres aux États-Unis sous la présidence de Donald Trump.

Engie n'a pas commenté non plus. L'énergéticien français a trois projets d'éolien offshore en cours de développement aux Etats-Unis, représentant une exposition de moins de 400 millions d'euros au total.

Selon le Département américain de l'Energie, l'éolien en mer et terrestre représentait en 2023 10% de la production d'électricité aux Etats-Unis.

dlm/im/jum/cm

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