Vue aérienne du parc éolien de La Montagne Ardéchois. (©EDF-Agence Movement/Bernard Gaetan)
L’éolien français s’est montré « exemplaire » en 2019 et au 1er semestre 2020, selon France Énergie Éolienne (FEE). Le porte-parole de la filière publie ce 22 septembre son Observatoire annuel de l’éolien(1) et appelle les pouvoirs publics à « concrétiser » les annonces concernant ce secteur.
Parc éolien installé et objectifs de développement
Au 30 juin 2020, la puissance du parc éolien français en service s’élevait à 17,13 GW selon les dernières données de FEE. Près de la moitié de ces capacités sont situées dans seulement 2 régions : les Hauts-de-France et le Grand Est(2). La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) publiée en avril 2020 fixe pour objectif que les capacités éoliennes installées en France (terrestres et offshore cumulées) augmentent de 55% d’ici à fin 2023 par rapport à fin juin 2020.
Pour les installations terrestres, l'atteinte de « l’option haute » fixée pour fin 2028 revient en particulier à devoir raccorder au réseau 2 000 MW par an (contre 1 337 MW en 2019), souligne France Énergie Éolienne(3). En matière d’éolien offshore, la France « compte 7 projets lauréats de parcs en cours de développement et 4 projets pilotes flottants », rappelle FEE (les premiers chantiers ont démarré en 2019)(4).
Selon France Energie Eolienne, le « cap » de la PPE ne sera toutefois atteint « que si certains freins structurels sont levés », à commencer par « la libération d’espace de développement » : près de 47% du territoire national est aujourd’hui « interdit à l’éolien », déplore Nicolas Wolff, président de FEE(5). L'association propose ainsi un « wind deal » pour soutenir l’activité de la filière, en facilitant notamment « le renouvellement des parcs éoliens et en assouplissant les contraintes spatiales pour atteindre les objectifs de la PPE ».
L’éolien face à la crise sanitaire
Sans surprise, France Énergie Éolienne annonce que « la crise sanitaire et ses impacts économiques vont engendrer des retards dans la mise en service des nouveaux projets » éoliens. L’association souligne toutefois la « résilience » de la filière depuis le début de la crise sanitaire et en particulier durant la période de confinement (17 mars au 11 mai 2020) au cours de laquelle elle a « assuré une continuité de ses opérations » (tout en profitant de l’injection prioritaire sur le réseau de la production renouvelable(6)). Au mois de mai 2020, l'éolien a produit en France 15% d’électricité en plus qu’en mai 2019(7), précise FEE.
Pour rappel, la production éolienne française avait atteint 34,1 TWh en 2019 (soit 6,3% du mix électrique en France métropolitaine), consolidant ainsi sa place de principale filière renouvelable après l’hydroélectricité.
Si la phase d’exploitation des parcs éoliens a été « peu impactée » par la crise, il en va autrement pour les projets à l'étude et chantiers en cours(8), notamment en raison de « la suspension puis la reprise progressive du dialogue avec les élus et autres parties prenantes locales ». FEE rappelle que la réalisation d’un projet éolien (de l’analyse de préfaisabilité jusqu’à son exploitation) « prend en moyenne 6 à 8 ans ».
Éolien de « grande hauteur » et hausse du nombre d'emplois
L’Observatoire de l’éolien 2020 de France Énergie Éolienne délivre par ailleurs de nombreux chiffres clés sur le parc éolien français : modèles de turbines les plus installés, principaux exploitants, taille et puissance moyenne des éoliennes, développement détaillé par région, etc.
Il est notamment indiqué que « la puissance unitaire des éoliennes installées en France en 2019 est parmi les plus faibles du continent européen alors que c’est la France qui a installé le plus grand nombre d’éoliennes en 2019 » (FEE mentionne toutefois l’arrivée progressive de l’éolien de « grande hauteur » en France, à l’image des parcs de Chamole dans le Jura et Massay dans le Cher).
La filière éolienne française revendique plus de 20 200 emplois en France à fin 2019 (soit 2 000 de plus qu’à fin 2018). Un total qui pourrait s’élever d’ici 2028, éolien terrestre et en mer confondus, à « près de 50 000 emplois en France » selon Nicolas Wolff. La croissance de l'emploi est en particulier tirée par l'éolien en mer, l'année 2020 « marquant la structuration de la filière et le début de plusieurs chantiers (Saint-Nazaire et Fécamp) ».