©Climeworks-Julia Dunlop
La société suisse Climeworks a annoncé le 8 septembre le début des activités en Islande d’Orca, « première usine à concrétiser la vision du captage direct du CO2 dans l'air et de son stockage à l'échelle industrielle ». Présentation en images.
4 000 tonnes de CO2 captés dans l'air par an
L’installation « Orca » (de « Orka » qui signifie « énergie » en islandais) est la nouvelle vitrine des ambitions de Climeworks, start-up issue de l’École polytechnique de Zurich. Située à côté de la centrale géothermique de Hellisheiði (303 MW de puissance) au sud-ouest de l’Islande, elle vise à capter directement dans l'air ambiant près de 4 000 tonnes de CO2 par an.
Le site Orca est constituée de grandes « unités de collecte » semblables à des conteneurs qui aspirent l'air ambiant grâce à des ventilateurs en filtrant le CO2. Lorsque les filtres sont « saturés » en CO2, les unités de collecte sont fermées et le CO2 est « libéré » en augmentant la température aux alentours de 80 à 100°C selon Climeworks(1).
Précisons que le CO2 ainsi capté est, dans le cas de la centrale Orca, injecté dans le sous-sol à près de 1 000 m sous terre : dissous dans l'eau, il se transforme progressivement en pierre au contact des formations rocheuses, grâce au procédé de minéralisation naturelle de Carbfix (au bout de 2 ans selon la société)(2).
Quel potentiel ?
Le captage direct de CO2 dans l'air (« DUC » en anglais) suscite de nombreuses interrogations, voire un certain scepticisme, en raison de son coût, de la consommation d'énergie associée ou encore de la très faible concentration du CO2 dans l'air (de l'ordre de 0,04%). À l'heure actuelle, Climeworks ne communique d'ailleurs ni la consommation d'électricité nécessaire à Orca (toutes ses installations ont vocation à être couplées avec des installations de production renouvelables), ni son coût.
La capacité de captage de CO2 d'Orca est encore négligeable en comparaison avec les émissions actuelles (à titre indicatif, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie se sont élevées à près de 32,3 milliards de tonnes en 2020), mais d'autres projets évoquent des ambitions bien plus élevées : le groupe canadien Carbon Engineering prévoit ainsi d'installer en Écosse d'ici 2026 un site capable de capter dans l'air jusqu'à un million de tonnes de CO2 par an (avant un stockage dans les fonds marins)(3).