- Source : Ademe
En juillet 2018, Naval Group a décidé de mettre fin à ses investissements dans l’hydrolien, mettant en cause un manque de soutien public, alors que son usine d’assemblage de turbines OpenHydro avait été inaugurée près d’un mois plus tôt dans la Manche. Avec la perte de cet acteur important se pose la question de l’avenir de cette filière, même si la PME Sabella a pour sa part à nouveau immergé une hydrolienne de 1 MW près de l’île d’Ouessant.
Cette étude, réalisée par le cabinet CVAC(1) et publiée le 19 novembre par l’Ademe, présente un panorama des différents acteurs de la filière hydrolienne en France (Sabella, HydroQuest, etc.) et à l’international (ORPC, Mako, Atlantis, Scotrenewables, etc.). Leurs différentes technologies(2) y sont présentées, ainsi que l’état de maturité des différents projets(3) et les avaries constatées à ce stade.
À un rythme de développement comparable à celui de l’éolien offshore(4), « il faudrait encore 5 à 8 ans à la filière hydrolienne pour tester, optimiser et améliorer les turbines avant de lancer de vrais appels d’offres commerciaux » selon l’Ademe.
L’étude publiée par l’Agence reste très prudente sur le développement de la filière, indiquant qu’« une bonne partie des verrous techniques ont été résolus » mais qu’il est encore impossible de « garantir à date une absence d’avaries durant les premières années d’exploitation ».
En matière de coût de production, « un LCOE cible de 164 €/MWh semble atteignable d’ici 2030 » selon l’étude qui juge ce « prix de revient élevé pour une énergie certes prédictive mais non pilotable ». L’hydrolien souffre par ailleurs de son gisement « relativement limité » et « très localisé ». L’Ademe souligne toutefois l’intérêt de cette énergie dans les zones non interconnectées.
Le gisement hydrolien est « relativement concentré sur quelques zones géographiques », rappelle l’étude publiée par l’Ademe. (©Connaissance des Énergies, d’après Ademe).
Sources / Notes
- Corporate Value Associates.
- Turbine sur axe central « type éolienne », à centre ouvert à carénage, capteurs oscillants, etc.
- La majorité des turbiniers les plus développés reste encore au stade de l’expérimentation. Seuls Andritz/Atlantis (Meygen) bénéficient d’un tarif de rachat.
- Selon les utilities, l’hydrolien connait aujourd’hui une situation comparable à celle de l’éolien offshore au milieu des années 1990.