Centrale électrique d'Anclote en Floride (« convertie » au gaz en 2013). (©Duke Energy)
La production nette(1) d’électricité des États-Unis a atteint un niveau record de 4 177,8 TWh en 2018 selon les dernières données de l’EIA américaine (Energy Information Administration)(2). État des lieux.
Pourquoi la production américaine d’électricité a-t-elle atteint un niveau record en 2018 ?
En 2018, le parc électrique américain a généré 4% d’électricité de plus qu’en 2017 et davantage que son pic historique de production de 2007 (4 157 TWh) selon l’EIA. Cette hausse est liée à la croissance de la demande que l'EIA explique principalement par les conditions météorologiques – « des hivers froids (en début et fin d’année) et un été chaud » – qui ont fait fortement augmenter la demande d’électricité dans les bâtiments résidentiels et tertiaires en 2018.
L’EIA précise que 87% des ménages américains refroidissent leurs logements en été grâce à la climatisation (et donc au vecteur électrique)(3) tandis que près de 35% d’entre eux ont recours à l'électricité pour se chauffer en hiver. À ce titre, « les jours de climatisation en été ont plus d’impact sur (la consommation et donc) la production totale d’électricité des États-Unis que les jours de chauffage en hiver » (la production mensuelle d’électricité culmine aux États-Unis aux mois de juillet et d’août). Au total, les ventes d’électricité dans le secteur résidentiel ont augmenté de 6% en 2018 par rapport à 2017.
À titre de comparaison, la production nette d’électricité en France métropolitaine a atteint 548,6 TWh en 2018 selon les dernières données de RTE. La production américaine était ainsi 7,6 fois plus élevée que la production française l’an dernier (avec une population 4,9 fois plus élevée).
La production nette d’électricité aux États-Unis a atteint 4 177,8 TWh en 2018, contre 4 034,3 TWh en 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)
Quelles sont les énergies utilisées pour produire de l’électricité aux États-Unis ?
Grâce à la croissance de la production domestique de gaz de schiste (à bas coût), le gaz naturel a supplanté en 2016 le charbon comme première source d’énergie dans le mix électrique américain. Le gaz naturel a renforcé sa place dans ce mix et a compté pour 35,1% de la production électrique américaine en 2018 (contre 31,7% en 2017). Le charbon a encore compté pour 27,4% de cette production l’an dernier mais de nombreuses centrales ont fermé (- 11,2 GW de capacités entre janvier et octobre 2018).
Le nucléaire a compté pour sa part pour 19,3% de la production d’électricité américaine, grâce à son parc de 98 réacteurs « opérationnels » (plus grand parc nucléaire au monde devant celui de la France). Suivent l’hydroélectricité (7% de la production américaine d’électricité en 2018) et de nombreuses autres sources, en particulier renouvelables (éolien, biomasse, solaire, etc.) dont les contributions – prises séparément – restent actuellement limitées dans le mix électrique américain.
Le gaz naturel et le charbon ont compté à eux deux pour plus de 62% de la production américaine d’électricité en 2018. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)