L’éolien offshore satisfait déjà près de 5% des besoins électriques du Royaume-Uni et cette part pourrait atteindre 10% à l’horizon 2020 selon les experts du secteur. (©Dong Energy)
Au Royaume-Uni, le secrétaire d’État à l’énergie a donné son feu vert mi-août au projet « Hornsea 2 » de ferme éolienne géante au large du Yorkshire. Une nouvelle illustration des parcs offshore de plus en plus puissants qui se développent outre-Manche.
Hornsea 2, dernier né des projets géants en mer
Le projet Hornsea 2 consiste en une ferme de 300 éoliennes de 6 MW de puissance chacune, située à près de 90 km des côtes du Yorkshire (est de l’Angleterre). D’une capacité cumulée de 1,8 GW, ce parc pourrait devenir la plus puissante ferme éolienne offshore installée au monde lors de la prochaine décennie. Selon SMartWind, filiale du Danois Dong Energy qui porte ce projet, il pourrait produire 8,76 TWh par an, soit l’équivalent des besoins électriques moyens de 1,8 million de foyers britanniques (la grande majorité des ménages dans ce pays se chauffe au gaz(1)).
Si le parc Hornsea 2 atteint sa production espérée, son facteur de charge dépasserait 55%, à comparer avec les 24,3% en moyenne du parc éolien français en 2015 (uniquement terrestre), grâce aux vents puissants et réguliers de la mer du Nord. Suite au « DCO » (Development Consent Order) de Greg Clark, secrétaire d’État britannique à l’énergie(2), Dong Energy déclare toutefois devoir encore étudier en détail la faisabilité du projet avant de se lancer ou non dans sa réalisation. Le coût total estimé du projet reste confidentiel.
Localisation du parc éolien Hornsea 2 en projet (©Dong Energy)
Hornsea 1 : mise en service prévue pour 2020
Pour l’heure, Dong Energy est d’ores et déjà plus avancé dans un autre projet de ferme éolienne offshore à proximité, dit « Hornsea 1 » : 174 éoliennes, d’une puissance cumulée de 1,2 GW, doivent y être installées d’ici à 2020 (la construction des éoliennes a commencé à terre). Elles couvriront alors une surface totale de 407 km2, soit presque 4 fois la superficie de Paris. Chacune des éoliennes culminera à près de 190 m de hauteur.
Un « contract for difference »(3) (CFD, comparable au « complément de rémunération » français) a été conclu avec le gouvernement britannique pour garantir à ce parc un prix de 148,06 £/MWh pour l’électricité(4) produite (à titre de comparaison, le contrat signé pour Hinkley Point C porte sur un prix de 92,5 £/MWh).
Le Royaume-Uni, fer de lance de l’éolien offshore
Le Royaume-Uni est coutumier des annonces de parcs éoliens offshore aux puissances inédites. En juillet 2013, le parc de London Array était devenu le plus grand parc éolien offshore au monde avec 630 MW installés. D’autres projets pharaoniques sont actuellement à l’étude, à l’image des 2 premières phases du projet Dogger Bank (Creyke Beck et Teesside), également au large du Yorkshire, qui prévoient chacune l’installation de près de 400 éoliennes(5).
A fin 2015, le Royaume-Uni disposait à lui-seul de 5 060,5 MW éoliens offshore installés, soit 45,9% de l’ensemble de la puissance installée en Europe (qui concentre elle-même la quasi-totalité des capacités mondiales(6)). Suivaient l’Allemagne (3 295 MW), le Danemark (1 271 MW) et la Belgique (712 MW)(7). En 2015, l’importance du marché britannique a été encore plus sensible, ce pays comptant pour 66% des nouvelles capacités éoliennes offshore installées en Europe.