Un transformateur est installé au sein de la sous-station Fukushima Kizuna. (©Fukushima Offshore Wind Farm Consortium)
Cette semaine, l’Autorité de régulation nucléaire japonaise a donné un accord préliminaire pour le redémarrage de la centrale nucléaire de Sendai (sud de l’île de Kyushu). Les deux réacteurs de cette dernière pourraient redémarrer entre septembre et novembre 2014. Plus de 3 ans après l’accident de Fukushima Daiichi, le Japon a parallèlement développé des énergies alternatives. Un projet éolien a tout particulièrement attiré l’attention : il est implanté au large de la préfecture de... Fukushima.
L’éolien offshore après le nucléaire
Le projet Fukushima FORWARD (Floating offshore wind farm demonstration) a pris le parti d’aller vers l’endroit même d’où était arrivé le danger ayant provoqué l’accident de la centrale nucléaire en mars 2011 : la mer. Pour réduire la dépendance historique à l’énergie nucléaire, un consortium d’une dizaine d’entreprises japonaises a en effet misé sur l’éolien offshore. La profondeur des fonds (près de 120 m) sur le site d’implantation exige d’y installer des éoliennes flottantes.
Deux étapes sont prévues dès l’origine de ce projet, initié dans les mois ayant suivi le tsunami :
- une première phase de tests d’une station flottante et d’un prototype de 2 MW ;
- une deuxième phase de mise en service de deux éoliennes de 7 MW.
En novembre 2013, l’éolienne de 2 MW, s’élevant à 106 m au-dessus du niveau de la mer, est mise en service à une vingtaine de kilomètres au large. La station flottante installée à proximité permet de relever la tension du courant avant l’acheminement de l’électricité vers la côte grâce à des câbles sous-marins. Elle permet aussi de prélever des données atmosphériques du site.
Le futur modèle mondial de l’éolien flottant
Avec la prochaine mise en service des deux éoliennes de 7 MW au large de Fukushima, cet ensemble sera le parc éolien flottant le plus puissant au monde. Jusqu’à présent, les prototypes testés, notamment au Portugal, étaient dotés d’une capacité bien plus faible n’excédant pas 2 MW.
Pour minimiser les coûts, le consortium (Mitsubishi en tête) a opté pour une éolienne de très grande puissance avec un système de transmission hydraulique renforçant son efficacité. Le diamètre du rotor de chacune des géantes atteindra 164 m, soit deux fois plus que l’éolienne de 2 MW précédemment installée. Les flotteurs de 32 m de haut de la première éolienne, ont déjà été réalisés. Ils devraient être acheminés en mer pour une série de tests cet été.
D’ici à mars 2015, les deux éoliennes de 7 MW pourraient être en service, offrant à Fukushima un nouveau visage énergétique. A plus long terme, c’est l’installation de 140 éoliennes qui est envisagée afin de disposer d’une puissance éolienne cumulée avoisinant 1 000 MW, soit l’équivalent de la capacité d’un réacteur nucléaire(1).