Fondations des premières éoliennes offshore des États-Unis avant qu'elles soient partiellement immergées. (©Deepwater Wind)
Les fondations en acier des premières éoliennes offshore des États-Unis ont été posées cet été au large de Block Island (nord-est du pays). Elles préfigurent un parc de 5 éoliennes. Le premier d’une longue lignée ?
Un développement tardif par rapport à l’Europe
C’est donc dans l’État de Rhode Island que les premières éoliennes offshore des États-Unis ont historiquement émergé, à près de 5 km au sud-est de Block Island. Au total, cette ferme éolienne disposera de 5 éoliennes ayant chacune une capacité unitaire de 6 MW. Elle devrait être mise en service courant 2016.
Au pays des superlatifs, ce développement tardif de l’éolien offshore peut à première vue surprendre d’autant plus que les États-Unis disposent du deuxième parc éolien terrestre au monde (76,6 GW de puissance à fin 2014) derrière la Chine (114,8 GW). De l’autre côté de l’Atlantique, près de 2 500 éoliennes ont été reliées à des réseaux électriques en Europe (aucune en France à ce jour) où est installée près de 90% de la puissance éolienne offshore dans le monde à fin 2014 (estimée à 8,8 GW). Citons entre autres le cas du Danemark, pays précurseur de la filière offshore qui a installé sa première éolienne en mer dès 1991 et qui dispose de 513 éoliennes connectées au large de ses côtes à fin 2014(1).
Aux États-Unis, certains projets de fermes éoliennes offshore ont déjà été envisagés dans le passé (notamment Cape Wind à l’étude à partir de 2001(2)) sans parvenir à leur terme. Il existe pourtant des incitations fiscales au niveau fédéral visant à favoriser le développement de cette filière. Par ailleurs, les éoliennes en mer ont un meilleur facteur de charge (de l’ordre de 35%) que les modèles terrestres : elles produisent davantage à puissance égale en raison des vents plus forts et plus réguliers qu’elles peuvent capter.
Pourquoi les États-Unis préfèrent miser sur l’éolien terrestre
Ce sont principalement les coûts tant de construction que de maintenance qui ont jusqu’ici grevé le développement de l’éolien offshore aux États-Unis. Les électriciens américains ont par ailleurs moins eu besoin de se tourner vers les côtes que leurs homologues européens dès lors qu’ils bénéficient d’immenses territoires terrestres à faible densité de population où ils peuvent installer de vastes parcs éoliens sans rencontrer de réactions de type Nimby.
Le NREL (National Renewable Energy Laboratory) estime d’ailleurs que le potentiel de développement(3) de l’éolien offshore des États-Unis reste presque 3 fois plus faible que celui de l’éolien terrestre dans ce pays. L’exploitant du parc de Block Island, Deepwater Wind, n’entend pour sa part pas en rester à cette première. Le groupe envisage la construction de deux autres parcs de plus grande ampleur le long de la côte atlantique sans préciser toutefois de calendrier à l’heure actuelle.