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La crise de l'énergie de 2021 à 2023 a provoqué des sommets de prix pour les carburants en France et ailleurs dans le monde. Comme toujours, le Gouvernement a été sommé de réagir. Certaines entreprises ont également joué le jeu.
Indemnité de l'État
Le 21 octobre 2021, Jean Castex a annoncé une indemnité de 100 euros destinée à 38 millions de Français gagnant moins de 2 000 euros nets par mois, qu'ils possèdent une voiture ou non. Ce versement unique et défiscalisé, d'un coût total de 3,8 milliards d’euros, a été effectué automatiquement.
La prime "classes moyennes" a été versée par les employeurs pour les salariés, ainsi que pour les retraités, indépendants, apprentis, étudiants boursiers et étudiants autonomes respectant le plafond de revenu.
Certaines entreprises, comme Carrefour, avaient décidé de doubler cette indemnité pour leurs salariés.
L'indemnité carburant travailleurs a été reconduite fin 2022 pour les 10 millions de travailleurs les plus modestes, soit ceux se situant dans les cinq premiers déciles de revenus.
Relève de l'indemnité kilométrique
Un coup de pouce supplémentaire a été accordé en janvier 2022 aux travailleurs imposés déclarant leurs frais professionnels, en revalorisant de 10% le barème de l'indemnité kilométrique.
La réduction moyenne annuelle d'impôt représente 150 euros selon Bercy.
En mars 2022, le barème de l'indemnité kilométrique a été revalorisé "de manière exceptionnelle" de 5,4% pour les deux millions de ménages imposés utilisant leur véhicule personnel à des fins professionnelles. La mesure a représenté un coût pour l'Etat de 140 millions d'euros.
Remise sur le prix au litre financée l'État
En avril 2022, Jean Castex a annoncé une remise à la pompe de 15 à 18 centimes par litre, applicable jusqu'à fin juillet.
Cette remise est ensuite passée à 30 centimes en septembre, avant de revenir à 10 centimes jusqu'à décembre 2022, coûtant environ 8 milliards d'euros sur l'année.
Face à ce montant élevé, dû à un manque de ciblage pour les bénéficiaires, le Gouvernement a décidé remplacer cette ristourne générale par des mesures plus ciblées.
Rappelons qu'en parallèle, certaines régions ont instauré leurs propres aides, l'Etat a compensé les exploitants de petites stations-service et l'Assurance maladie a versé une aide aux professionnels de santé libéraux devant se déplacer pour travailler.
Chèque carburant de l'État
En 2023, la remise pour tous a été remplacée par un chèque de 100 euros pour les ménages modestes, avec un revenu fiscal de référence inférieur à 14 700 euros en 2021, soit 1 314 euros nets par mois pour une personne seule ou 3 941 euros pour un couple avec deux enfants. Cela représentait 10 millions de ménages nécessitant leur véhicule (voiture ou moto) pour se rendre au travail.
Le chèque carburant de 100€ par personne éligible a été reconduit en 2024, et aurait coûté environ 430 millions d'euros par an.
Remise sur le litre de TotalEnergies
TotalEnergies, entreprise française active sur toute la chaîne pétrolière, a apporté un soutien notable aux Français. L’entreprise a d'abord proposé une remise de 10 centimes par litre de carburant, augmentée à 12 centimes en été, puis 20 centimes en octobre-novembre, avant de revenir à 10 centimes jusqu’à fin 2022.
En 2023, elle a plafonné ses prix à 1,99 €/litre, engagement maintenu tant que les prix restent élevés.
Bien que coûteuse, cette aide ciblée en France a attiré de nombreux clients, mais a aussi accentué la concurrence avec les stations indépendantes essentielles au maillage local.
Vente à prix coûtant des stations-essence
Dans les stations de grande distribution, les enseignes, contrairement à TotalEnergies qui produit son propre carburant, ont proposé des ventes à prix coûtant, mais cet effort réduit faiblement les prix, les marges habituelles étant de quelques centimes par litre.
L'idée de la vente à perte a été évoquée par le gouvernement mais finalement abandonnée après l’opposition unanime des distributeurs, qui ont rappelé que cette interdiction protège les petits acteurs des pratiques anti-concurrentielles.