EPR en Inde : vers la plus grande centrale nucléaire au monde à Jaitapur

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©EDF

D'une puissance de 9,6 GW, le projet de construction de 6 EPR à Jaitapur en Inde est présenté comme le plus grand projet de centrale nucléaire au monde. Il vise à alimenter 70 millions de foyers en électricité dans l'Etat de Maharashtra, sur la côte ouest du pays, au sud de Bombay.

Etapes du projet franco-indien

En février 2009, Areva et l'entreprise publique indienne Nuclear Power Corporation of India (NPCIL) ont signé un protocole d'accord avec en vue de fournir de deux à six réacteurs EPR.

En décembre 2010, un accord-cadre pour la construction de deux premiers réacteurs a été signé, pour une valeur alors estimée à 7 milliards d'euros.

En avril 2015, un mémorandum d'entente entre Areva et L&T et un accord sur les études techniques d'avant-projet ont été signés.

En janvier 2016, EDF (EDF ayant hérité d'une part des activités d'Areva) et NPCIL ont signé un protocole de coopération afin de poursuivre la préparation de la certification du réacteur par l'autorité de sûreté indienne et de finaliser les conditions économiques et les spécifications techniques du projet.

En mars 2018, EDF et NPCIL ont signé le schéma industriel du projet, rendant "une marche arrière très difficile" selon l'Elysée. L'accord détaillait aussi les rôles et responsabilités des partenaires ainsi que le calendrier prévisionnel pour les prochaines étapes :

  • EDF doit intervenir en tant que "fournisseur de technologie EPR" et assurera pour les deux premiers réacteurs "l'ensemble des études d'ingénierie ainsi que l'achat de composants".
  • Pour les quatre autres, "une partie de la responsabilité des achats et des études pourra être confiée à des entreprises locales".
  • NPCIL serait responsable de la construction de l'ensemble des six réacteurs et des infrastructures et bénéficierait alors d'une assistance d'EDF et de ses partenaires industriels.

En avril 2021, EDF a remis au groupe nucléaire public indien l'offre technico-commerciale engageante.

Depuis, aucune avancée n'est à souligner.

Pourquoi ça coince encore ?

Les annonces commerciales sont à prendre avec précaution en Inde, où l'environnement des affaires est notoirement compliqué et lent, à l'instar de celles pour la vente de 36 avions de chasse Rafale. Les discussions achopperaient notamment sur le tarif auquel l'Inde achèterait l'électricité produite.

La catastrophe japonaise de Fukushima en 2011 avait aussi mis un coup d'arrêt, comme à d'autres grands projets nucléaires.

De plus, les critiques se concentrent sur le risque de séismes et les conséquences pour la pêche locale et l'évacuation des déchets nucléaires.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

La centrale permettrait à l'Inde d'atteindre son objectif de 40% d'énergie non fossile d'ici à 2030.

Pays le plus peuplé au monde, l'Inde est le troisième pollueur de la planète, avec 4% des émissions et une pollution atmosphérique intense.

 

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